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Claude Brasseur (1936-2020)
Le papa de 'Vic' pour certains, mais sur ce blog, il est 'l'inspecteur Eparvier' (avec un "A").
De son vrai nom Claude Espinasse, Claude Brasseur nait le 15 juin 1936 à Neuilly-sur-Seine. C'est un enfant de la balle, fils de Pierre Brasseur et d'Odette Joyeux. Pour l'anecdote, son parrain se nomme Ernest Hemingway.
Il monte sur les planches en 1955 en créant le personnage de 'Judas' dans la pièce éponyme de Marcel Pagnol puis débute l'année suivante au cinéma dans Rencontre à Paris de Georges Lampin. Suivront Le Pays d'où je viens de Marcel Carné (56), Rue des Prairies (59) de Denys de La Patellière, Les Yeux sans visage (60) de Georges Franju.
Il tourne pour Renoir (Le Caporal épinglé), Édouard Molinaro (Les Ennemis), Yves Allégret (Germinal), il retrouve Denys de La Patellière pour Du rififi à Paname en 1966 et Caroline Chérie en 1968, passe devant les caméras de Costa-Gavras pour Un homme de trop en 1967.
Si, sur le grand écran, l'acteur est cantonné aux seconds rôles, il devient une figure familière de la télévision notamment grâce à son rôle de 'Rouletabille' dans Le Mystère de la chambre jaune (65) de Jean Kerchbron, ou en reprenant le personnage de 'Vidocq' dans Les Nouvelles aventures de Vidocq entre 1971 et 1973. Notons aussi sa prestation en 'Sganarelle' dans l'adaptation télévisée de Don Juan ou Le Festin de Pierre (1965) de Marcel Bluwal aux côtés de Michel Piccoli.
Dans les années 70, la carrière de Claude Brasseur prend un tournant décisif : après avoir joué 'Noël Galipeau' adulte dans Le Viager de Pierre Tchernia en 72, il fait face à Alain Delon et Mireille Darc dans Les Seins de glace de Georges Lautner en 1974.
On le retrouve ensuite dans L'Agression et Attention les yeux de Gérard Pirès, Barocco d'André Téchiné, puis il interprète 'Daniel' dans Un éléphant ça trompe énormément d'Yves Robert, auprès de Jean Rochefort, Victor Lanoux et Guy Bedos. Il décroche pour l'occasion le César du meilleur second rôle masculin et le film sera un tel succès qu'une suite, Nous irons tous au paradis, sort en 1977, réunissant les mêmes acteurs.
Après La Guerre des polices (79) de Robin Davis, film pour lequel il obtient le César du meilleur acteur, on le retrouve dans La Banquière (80) de Francis Girod, il est le père de la jeune Sophie Marceau dans La Boum (80) de Claude Pinoteau, joue un détenu en cavale dans Une robe noire pour un tueur de José Giovanni, un acteur adultère dans Josepha (82) de Christopher Frank.
En 1982, il tient le rôle-titre dans Guy de Maupassant de Michel Drach, joue un homme dont la famille est victime d'un attentat dans Légitime violence de Serge Leroy, reprend son personnage du père de Sophie Marceau dans La Boum 2 de Pinoteau.
Claude Brasseur se spécialise dans le film policier : La Crime (83) de Philippe Labro, Détective (85) de Jean-Luc Godard, Les loups entre eux (85) de Giovanni, mais il ne dédaigne pas la comédie avec Signe extérieur de richesse (83) de Jacques Monnet, Le Léopard (84) de Jean-Claude Sussfeld, La Gitane (86) de Philippe de Broca.
Il est 'Georges Dandin' dans Dandin de Roger Planchon, d'après une pièce de Molière, en 87, intègre l'univers d'Yves Boisset avec Radio corbeau en 89, est la même année au générique de L'Union sacrée d'Alexandre Arcady, et à celui de L'Orchestre rouge de Jacques Rouffio.
En 1990, il donne son maximum de jeu dans Dancing machine de Gilles Béhat dans le rôle ô combien "culte" (sur ce blog, tout au moins) de 'l'inspecteur Eparvier' (comme l'oiseau mais avec un "A").
Brasseur interprète ensuite un séducteur dans Le Bal des casses-pieds (92) d'Yves Robert, il est 'Joseph Foucher' dans Le Souper (92) d'Édouard Molinaro.
En 1997, il est un industriel pied-noir se liant d'amitié avec un chirurgien arabe dans L'Autre côté de la mer de Dominique Cobrera, joue le meilleur ami du héros dans La Débandade de Claude Berri en 1999, est au casting (dans son propre rôle) du film Les Acteurs de Bertrand Blier en 2000.
Trois ans après, il est le 'Père Léon' qui recueille Gad Elmaleh dans Chouchou, partage en 2004 l'affiche de la comédie dramatique Malabar Princess avec Jacques Villeret. Dans Les Parrains (2005) de Frédéric Foresetier, il n'apparait pas physiquement mais prête sa voix à 'Max', un ancien complice des héros, joués par Villeret, Gérard Darmon et Gérard Lanvin.
En 2006 il fait partie du "film-choral" Fauteuil d'orchestre de Danièle Thompson, aux côtés de Cécile de France, Valérie Lemercier et Albert Dupontel entre autres, puis il interprète 'Jacky Pic', retraité bougon dans la comédie Camping de Fabien Onteniente. Il reprendra le rôle à deux reprises.
Plus récemment, on a vu Claude Brasseur dans Le Renard jaune de Jean-Pierre Mocky (2013) et dans L'Étudiante et Monsieur Henri (2015) d'Ivan Calbèrac, où il interprète un vieillard mal embouché obligé de partager son appartement avec une jeune étudiante en musique, jouée par Noémie Schmidt.
S'il joue moins au cinéma, il est très présent sur les planches : Le Diner de cons, Mon père avait raison, Tartuffe, La Colère du Tigre ou très récemment Jacques Daniel de Laurent Baffie, sont ses dernières prestations théâtrales.
À la télévision, après avoir joué dans des téléfilms et avoir interprété le rôle-titre de la mini-série policière Franck Keller en 2005, Claude Brasseur est la vedette du programme court Y'a pas d'âge depuis 2013 sur France 2.
L'acteur est aussi un sportif : sélectionnée aux Jeux Olympiques d'Innsbruck dans l'équipe de France de bobsleigh en 1964, son équipe est forcée de déclarer forfait suite à un grave accident lors d'un entrainement. Passionné d'automobile, il remporte avec Jacky Ickx le Paris-Dakar 1983. Il participe également à plusieurs reprises à des courses automobiles, notamment au Simca Racing Team.
Côté vie privée, Claude Brasseur épouse en 1961 le mannequin et journaliste de mode Peggy Roche, puis en 1970, il se marie avec Michèle Cambon qui lui donne un fils, Alexandre, devenu acteur à son tour.
Claude Brasseur décède le mardi 22 décembre 2020 à l'âge de 84 ans.
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