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Georges Lautner (1926-2013)
Pas seulement " Les Tontons..."
Georges Lautner nait le 24 janvier 1926 à Nice, fils d'un joailler d'origine autrichienne et de la comédienne Renée Saint-Cyr.
En 1933, il suit sa mère à Paris où elle tourne Les Deux orphelines, film qui connaitra un grand succès. Le jeune Georges découvre alors le cinéma et commence à fréquenter les salles obscures. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, il se partage entre le lycée Jeanson-de-Sailly où il poursuit ses études et une vie de fêtard, ce qui ne l'empêche pas de developper son esprit critique en observant les événements historiques qui se déroulent autour de lui.
Georges Lautner obtient son Bac philo et sciences et débute au cinéma en 1945 comme... décorateur sur La Route du bagne de Léon Mathot. Deux ans plus tard, il fait son service militaire, d'abord en Autriche, puis à Paris, au Service cinématographique des armées.
Rendu à la vie civile, il devient second assistant-réalisateur de Sacha Guitry sur Le Trésor de Canterac en 1949. Dans les années 50, Lautner s'essaye parfois au métier d'acteur, mais il se découvre très vite une fibre de réalisateur.
C'est en 1958 qu'il met en scène son premier film, La Môme aux boutons, qui est un échec. Sa deuxième oeuvre, Marche ou crève (qu'il considère comme son premier pas en tant que réalisateur), est un peu mieux loti, et Lautner commence dès lors à s'entourer de collaborateurs comme Pierre Laroche (scénariste) et le chef-opperateur Maurice Fellous, qui vont le suivre sur une partie de sa carrière.
C'est avec sa quatrième réalisation que Lautner va vraiment connaitre le sucès : Le Monocle noir, adaptation d'un livre d'espionnage écrit par le Colonel Rémy, avec Paul Meurisse, va avoir un tel succès que deux suites seront tournées avec la même équipe : L'Oeil du Monocle et Le Monocle rit jaune.
En 1963 c'est le triomphe des Tontons flingueurs, malgré les critiques qui le descendent en flammes. Dès lors, le duo Lautner-Audiard devient synonyme de succès. Le réalisateur découvre et fait connaitre Mireille Darc (Des pissenlits par la racine, Fleur d'oseille, La Grande sauterelle).
Jean Gabin devait être le "Fernand Naudin" des Tontons, mais, suite à un désacord avec Lautner, il laisse le rôle à Lino Ventura. En 1968 néanmoins, l'acteur accepte de jouer dans Le Pacha. Les premiers jours de tournages sont difficiles, l'acteur n'apprécie pas la façon de filmer du réalisateur, celui-ci, impressionné par son interprète, à du mal à le diriger ; après que Gabin ait vu les premiers rushes, il se détend et Lautner mène à bien le tournage du film qui sera un succès public et critique.
Lautner réalise ensuite un film aux U.S.A, Sur la route de Salina, qui est un échec, puis enchaine avec une nouvelle comédie policière, Laisse aller, c'est une valse, avec Jean Yanne, Michel Constantin et Mireille Darc. Les années 70 sont pour le réalisateur des années fastes : Il était une fois un flic, Quelques messieurs trop tranquilles (où il dirige sa mère Renée Saint-Cyr, entourée de Jean Lefebvre, André Pousse et Michel Galabru), La Valise.
Le réalisateur a également à son actif des films plus sombres, comme Les Seins de glace ou Mort d'un pourri, avec Alain Delon. En 1979, il dirige pour la première fois Jean-Paul Belmondo dans Flic ou voyou. Les deux hommes deviennent amis, et se retrouveront sur les plateaux avec Le Guignolo, Le Professionnel et Joyeuses Pâques.
La décennie suivante est moins enthousiasmante pour Lautner : ses films n'atteignent plus les sommets du box-office, hormis La Maison assassinée, un bon drame rural avec Patrick Bruel. Son tout dernier film, L'Inconnu dans la maison (1992) avec Belmondo, d'après un roman de Simenon, est un échec cuisant.
Georges Lautner se retire du cinéma, un peu déçu que l'on ne retienne de lui au fil des années que Les Tontons flingueurs, et décède le 22 novembre 2013 à 87 ans des suites d'une longue maladie.
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