• Michel Piccoli (1925-2020)

    Acteur protéiforme

    Michel PiccoliNé le 27 décembre 1925 à Paris, Michel Piccoli suit une formation au Cours Simon puis intègre la Compagnie Renaud-Barrault. Après une apparition dans Sortilèges de Christian-Jaque en 1945, il débute à l'écran dans Le Point du jour de Louis Daquin.

    Durant les années 50, Piccoli est présent dans French Can-Can de Jean Renoir, Les Grandes manoeuvres de René Clair, La Mort en ce jardin de Luis Buñel, Les Sorcières de Salem de Raymond Rouleau... Mais ce n'est qu'au début des années 60 qu'il commence à se faire remarquer des cinéphiles, d'abord dans Le Doulos de Jean-Pierre Melville, puis en partageant la vedette du film Le Mépris avec Brigitte Bardot.

    Suivront Compartiment Tueurs, Paris brûle-t-il ?, La Curée, Les Demoiselles de Rochefort. Il tourne aussi pour Nadine Trintignant (Mon amour, mon amour), Michel Deville (Benjamin ou les mémoires d'un puceau), Mario Bava (Danger, Diabolik !), ou Alfred Hitchcock  (L'Étau).

    Il devient un acteur fétiche de Buñuel (Le Journal d'une femme de chambre, Belle de jour, Le Charme discret de la bourgeoisie) ; il double même Fernando Rey dans Cet obscur objet du désir.

    Autre réalisateur-clé dans la carrière de l'acteur, Claude Sautet qui le dirige dans Les Choses de la vie, Vincent, François, Paul et les autres, Max et les ferrailleurs...

    Par son physique, Michel Piccoli semble abonné aux rôles de bourgeois, de notable de province ou de médecin, mais il ne dédaigne pas les comédies comme La Poudre d'escampette de Philippe de Broca ou les films atypiques comme Themroc de Claude Faraldo, curieuse oeuvre française d'anticipation.

    Michel PiccoliEn 1973, il est l'un des protagonistes de La Grande Bouffe de Marco Ferreri, film qui fera scandale au Festival de Cannes. Il retrouve le réalisateur italien à plusieurs reprises, pour Touche pas la femme blanche (73 - où il joue...Buffalo Bill !),  La Dernière femme (75), Conte de la folie ordinaire (81) et Y'a bon les blancs (88).

    Durant les années 80, Michel Piccoli passe du film dramatique La Passante du Sans-Soucis (Jacques Rouffio) à Que les gros salaires lèvent le doigt (Denys Granier-Deferre), du film d'Yves Boisset Le Prix du danger à La Diagonale du fou de Richard Dembo, en passant par Lelouch (Viva la vie), Youssef Chahine (Adieu, Bonaparte), Roger Hanin (La Rumba) ou Louis Malle (Milou en mai).

    Piccoli est un boulimique de la pellicule : il ne cesse de tourner, et ne snobe pas le petit écran, depuis le rôle-titre de En votre âme et conscience : l'affaire Lacennaire de Jean Prat en 1957 jusqu'à un épisode de Jean-Pierre Mocky présente en 2008, en passant par l'adaptation de Don Juan par Marcel Bluwal en 1965 et Les Grandes familles (1989) d'Édouard Molinaro.

    Michel Piccoli est un de ces acteurs protéiformes qui se glissent dans tous les rôles. Il a même interprété un pape "à l'insu de son plein gré" dans Habemus Papam de Nanni Moretti en 2011.

    Il décède le 12 mai 2020 à l'âge de 94 ans des suites d'un A.V.C, après une carrière riche et passionnante qui l'aura fait entrer dans le cœur des français.

     

    Michel Piccoli

     

     

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