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Les Anges aux poings serrés
On ne parlait pas encore de "zone d'éducation prioritaire"...
En attendant un poste d'ingénieur, Marc Thackeray (Sidney Poitier) devient professeur dans un collège de l'East End. On lui confie une classe "difficile", qui a déjà fait craqué son prédécesseur. Après avoir tenté de faire cours de manière classique sans aucun résultat, notre héros va utiliser une autre approche pédagogique : considérer les élèves comme des hommes et des femmes en passe d'entrer dans la vie active.
En voyant sur la jaquette Sidney Poitier assis à son pupitre sur lequel un bouquet de fleurs est posé, j'avoue que j'ai pensé que Les Anges aux poings serrés de James Clavell était un film américain des années 50, parlant de délinquance juvénile, de rock and roll et de racisme. La surprise fut grande : l'action se déroule dans le Londres des seventies, le rock est remplacé par la "pop" anglaise et, si le racisme est présent, il est abordé avec une finesse rare.
La jeunesse présentée dans ce film n'est nullement délinquante, seulement composée de garçons et de filles déjà confrontés aux aléas de la vie (familles nombreuses, maladie d'un parent, petits boulots). On est loin, très loin des "sauvageons" désoeuvrés d'aujourd'hui.
Mais j'avoue que malgré un sujet fort intéressant, et certaines idées originales (notre professeur apprenant le "cockney" au contact de ses élèves), je me suis un peu ennuyée au visionnage. Ce n'est nullement le jeu de Poitier et de ses jeunes partenaires qui m'a déçue, mais j'ai eu l'impression que les autres membres du corps enseignant n'étaient que des silhouettes à peine esquissées. Nous avons des professeurs énergiques mais fatalistes, un autre visiblement démissionnaire et un tantinet raciste, et un directeur peu concerné par les problèmes de son établissement.
Seule la jeune Gillian Blanchard (Suzy Kendall) sort du lot, et amorce avec le héros un embryon de love story. Dans le domaine sentimental il y a aussi une jeune élève qui a visiblement des vues sur son enseignant, ce qui m'a fait craindre un temps une bifurcation façon Les Risques du métiers. Mais nous sommes dans un film anglo-saxon, la jeune Pam (Judy Geeson) est très vite recadrée et reste sagement à sa place.
Le final, quant à lui, est assez convenu et prévisible : lors du bal de fin d'année, les élèves offrent un cadeau à Monsieur Thakeray, tout le monde pleure, et la toute dernière scène ne laisse aucun doute sur le choix de notre héros quand à sa carrière.
Bref, Les Anges aux poings serrés (1967) est un film sympathique, dans la lignée des jolis films "pédagogues" mais très daté et aux personnages secondaires un peu effacés. À noter qu'il y eu en 1966 un téléfilm (inédit chez nous), To Sir, With Love 2, toujours avec Sidney Poitier.
Pour la petite histoire, une jeune chanteuse pop, Lulu, fait ses début d'actrice dans le film et chante la chanson-titre "To Sir, With Love", qui sera en bonne place dans les "charts" anglais et américain de l'époque.
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Commentaires
J'ai souvent entendu parler de Graine de violence mais je ne l'ai encore jamais vu... Encore un film à mettre dans ma liste des "films-à-voir-au-moins-une-fois-dans-ma-vie". Et en plus, il y a Bill Halley dans la B.O !
3DanielMercredi 3 Février 2016 à 18:06" Graine de violence" est a voir absolument, c est un film qui a marqué son époque notamment pour sa violence ce qui entraina des coupures de scènes dans certains cinémas. La chanson de Bill Halley a été choisie dans la play list du fils de Glenn Ford contrairement a ce que prétendaient les producteurs de l époque qui s attribuaient la découverte de cette chanson déjà connue des jeunes et devenue un immense succès après la dortie du film. Glenn Ford et Sydney Poitier sont magistraux et pour la petite histoire Vic Morrow , troisième role du film , s est avéré plus convaincant au casting que son concurrent direct un certain...Steve McQueen ! A voir , Val , a voir..
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Je ne connais pas du tout ce film. Avec Poitier en élève sauvageon, il y a l'indispensable "Graine de violence". de Richard Brooks avec Glenn Ford