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Jacques Villeret (1951-2005)
Pas si con que ça...
Né Jacky Boufroura le 6 janvier 1951 à Loches, fils d'un kabyle et d'une française, qui divorcent lorsqu'il n'a que neuf mois. Sa mère se remarie avec Raymond Villeret. Ce n'est qu'à l'adolescence que Jacky apprend l'existence de son père biologique.
Enfant, le futur Jacques Villeret amuse ses camarades en imitant ses professeurs. C'est également un très bon joueur de football. Alors qu'il est scout, il découvre le théâtre qui devient vite une passion pour le jeune homme, qui monte pour la première fois sur les planches à 15 ans dans Les J3 ou la nouvelle école de Roger Ferdinand, dans une représentation donnée à Loches.
Jacques prend ensuite des cours de comédie au Conservatoire de Tours, puis à celui de Paris sous la férule de Louis Seigner, avant de partir en tournée avec la troupe de Marcelle Tassencourt.
Il débute à l'écran dans R.A.S (1973) d'Yves Boisset, qu'il retrouvera plus tard pour Dupont Lajoie (75). Il tourne aussi pour Jean-Claude Brialy Un Amour de pluie (74). La même année, il joue dans Toute une vie de Claude Lelouch, dont il devient un des acteurs-fétiches (Le Bon et les méchants, Un autre homme, une autre chance, Robert et Robert, film pour lequel Villeret reçoit un César du meilleur second rôle en 78).
Son physique rond, son visage lunaire et ses yeux bleus et rêveurs en font un personnage secondaire souvent naïf, souffre-douleur et parfois même con sur les bords, mais permet aussi à l'acteur de ne pas se spécialiser dans un type de film : on le retrouve aussi bien dans les comédies lourdingues comme Les Frères Pétards ou les "Belmonderies" Les Morfalous ou Hold-Up, que dans les films plus dramatiques commme L'Été en pente douce (ou il est 'Mo', l'émouvant frère attardé de Jean-Pierre Bacri), ou Effroyables jardins.
Mais c'est évidement dans trois rôles devenus "cultes" que Jacques villeret va conquérir le public : dans Papy fait de la resistance, il est le 'Reichsminister Ludwig Von Apfelstrudel', demi-frère du "Fürher" et chanteur de charme à ses heures, dans La Soupe aux choux, sous le costume de l'extra-terrestre, il forme un trio drôlatique avec Louis De Funes et Jean Carmet, et dans Le Diner de cons, il est un savoureux 'François Pignon' face à Thierry Lermitte (il reprendra d'ailleurs le rôle au théâtre).
La fin de sa carrière est jalonnée de films marquants comme Un crime au paradis, adaptation par Jean Becker et Sébastien Japrisot de La Poison, Malabar Princess ou Vipère au poing d'après Hervé Bazin, et d'autres beaucoup plus anecdotiques comme Mookie où il partage la vedette avec Éric Cantona et... un chimpanzé, ou encore Iznogoud avec l'horripilant Michael Youn.
Jacques Villeret décède le 28 janvier 2005 à Évreux dans l'Eure, d'une hémorragie interne consécutive à une maladie hépatique.
Son ex-femme Irina Tarassov a écrit un livre, "Un jour tout ira bien", édité par Flammarion l'année de la mort de Jacques, contant la vie de l'acteur et son combat contre l'alcoolisme.
Filmographie sélective :
1974 - Un amour de pluie - Jean-Claude Brialy
1974 - Toute une vie - Claude Lelouch
1975 - Dupont Lajoie - Yves Boisset
1976 - Le Bon et les méchants - Claude Lelouch
1976 - Les Naufragés de l'Île de la Tortue - Jacques Rozier
1977 - Un autre homme, une autre chance - Claude Lelouch
1978 - Robert et Robert - Claude Lelouch
1979 - Bête mais discipliné - Claude Zidi
1981 - Malevil - Christian de Chalonge
1981 - Les Uns et les autres - Claude Lelouch
1981 - La Soupe aux choux - Jean Girault
1983 - Danton - Andrzej Wajda
1983 - Édith et Marcel - Claude Lelouch
1983 - Papy fait de la résistance - Jean-Marie Poiré
1984 - Garçon ! - Claude Sautet
1984 - Les Morfaloux - Henri Verneuil
1985 - Hold-Up - Alexandre Arcady
1987 - L'Été en pente douce - Hervé Pallud
1988 - Mangeclous - Moshé Mizraki
1991 - Les Secrets professionnels du docteur Apfelglück - Hervé Palud
1993 - Mayrig / 588, rue Paradis - Henri Verneuil
1998 - Le Diner de cons - Francis Veber
1999 - Les Enfants du marais - Jean Becker
2000 - Les Acteurs - Bertrand Blier
2001 - Un crime au paradis - Jean Becker
2003 - Effroyables jardins - Jean Becker
2004 - Malabar Princess - Gilles Legrand
2004 - Vipère au poing - Philippe de Brocca
2005 - L'Antidote - Vincent de Brus
2005 - Les Âmes grises - Yves Angelo
2005 - Les Parrains - Frédéric Forestier
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Commentaires
J'ai toujours eu l'impression que Villeret aurait pu devenir un acteur de premier plan, mais son physique l'a cantonné à des rôles subalternes.
Sa carrière contient de bons films : si je n'ai pas vu Robert et Robert, je ne me souviens que de lui dans L'Été en pente douce et il était formidable dans Effroyables jardins ou Malabar Princess.
Et puis, il y a bien sûr, sa prestation drôlatique dans Papy fait de la Résistance !
Pour Le Diner de con, j'aime ce film, mais lors des passages à la télévision, s'il n'y a rien d'autre à voir... Il est d'ailleurs passé très récemment, et je ne l'ai même pas regardé.
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Le dîner de cons ne m'a jamais plu, rien que le concept, déjà...J'ai beaucoup aimé Villeret dans " L'été en pente douce" et sa composition extraordinaire du frère du furher dans papy fait de la résistance, pour le reste, "Effroyables jardin", oui, pas mal. " Les enfants du marais" aussi.