• Fernandel (1903-1971)

    D'Ignace à Don Camillo, en passant par... La Continentale !

    FernandelFernand Joseph Désiré Contandin est né le 8 mai 1903 à Marseille. Ses parents sont tout deux acteurs amateurs, son père Denis se produisant sous le nom de Sined tout en étant comptable. Le jeune Fernand et ses frères le suivent très tôt sur les planches.

    Après ses études, le jeune homme devient employé de banque, mais sera très vite renvoyé pour son peu de constance au travail. Sa passion pour la scène le pousse à s'accommoder de boulots "alimentaires" entre deux prestations dans les cabarets où il chante d'abord les chansons d'Ouvrard et de Polin, avant de mettre en avant ses propres créations écrites par Jean Manse.

    Celui-ci a une soeur, Henriette, qui deviendra la femme de Fernand en 1925. La légende, mainte fois racontée, veux que ce soit la future belle-mère de notre artiste qui, à force de le surnommer "Le Fernand d'elle", lui ait inspiré son nom de scène. D'un autre côté, Fernandel veux dire "Petit Fernand" en patois provençal...

    Après son mariage, Fernandel effectue son service militaire,Fernandel dont il est libéré le 29 avril 1926. Il reprend aussitôt ses tournées de cabarets et monte à Paris en 1928 pour se produire à Bobino. Engagé ensuite pour la revue d'hiver du concert Mayol, il y est repéré par Marc Allégret qui lui offre le rôle du groom dans le film qu'il prépare avec Sacha Guitry Le Blanc et le noir (1930).

    L'année suivante, il côtoie Michel Simon dans On purge Bébé, adaptation par Jean Renoir de la pièce de Feydeau. Son troisième film, il le tourne en vedette : dans Le Rosier de Madame Husson (Dominique Bernard-Deschamps, 1932), il interprète un naïf, rôle qui sera souvent une constante dans ses films suivants.

    Fernandel, dont le physique fait rire les foules dès son apparition à l'écran, devient l'acteur-fétiche de Christian-Jaque (Un de la Légion, François Ier), mais surtout de Marcel Pagnol : Angèle (34), Regain (37), Le Schpountz (38), La Fille du Puisatier (40), Topaze (51).

    En 1939, il est mobilisé pendant la "Drôle de Guerre", et enregistre "Francine", chanson engagé contre la propagande allemande... Cela ne l'empêchera pas, une fois démobilisé à l'armistice de 1940, de tourner dans les films de la Continentale et de chanter sur les ondes de "Radio-Paris"....

    FernandelFernandel renoue avec le succès dans les années 50, grâce à Autant-Lara (L'Auberge rouge - 51), Jacques Becker (Ali Baba et les 40 Voleurs - 54), et Henri Verneuil (La Vache et le prisonnier - 59). c'est aussi à ce moment qu'il créer avec Jean Gabin une maison de production, la Gafer.

    Mais son rôle emblématique sera bien entendu celui d'un curé haut en couleurs : Julien Duvivier tourne en Italie Le Petit monde de Don Camillo, d'après le livre de Giovanni Guareschi, en 1950 ; il réalise la suite, Le Retour de Don Camillo, avant de laisser la caméra à d'autres pour les quatre opus suivants.

    Fernandel s'essaie au registre dramatique avec Le Voyage du père ou Heureux qui comme Ulysse, sa dernière prestation ; c'est lors du tournage de Don Camillo et les contestataires, en 1970, que, souffrant, il doit rentrer en France où on lui diagnostique un cancer. Le film restera inachevé et l'acteur le plus populaire des français (300 millions de spectateurs durant toute sa carrière) disparait le 26 février 1971.

     

    Fernandel

     

     

    A l'instar de Gabin, De Funès , Ventura et d'autres, Fernandel est l'un de ceux qui ont accompagné mon enfance : ses chansons, son "Don Camillo" sont dans ma mémoire. Il y a quelques années, en regardant sur Arte un documentaire consacré aux acteurs français pendant l'Occupation, j'ai été étonnée et choquée par un Fernandel tournant pour la Continentale sans semble-t-il se préoccuper du sort de son pays. Il est évident que la réalité devait être plus complexe que cela, mais il n'empêche que ce Fernand-là m'est comme qui dirait "resté dans la gorge", me faisant longtemps hésiter à lui écrire un post sur Ana'Blog.

    Mais si je devais choisir mes "Gueules" selon leur attitude pendant la guerre et/ou leurs idéaux politiques, il n'y aurai pas grand monde dans cette rubrique...

     

     

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  • Commentaires

    1
    Jeudi 20 Mars 2014 à 21:29

    Je ne cache pas mon amour resté intact des "Don Camillo". A tel point que j'en ai peur de les revoir.

    2
    Vendredi 21 Mars 2014 à 11:19

    J'ai presque tous les Don Camillo en DVD, mais, curieusement, je prend plaisir à les revoir à chaque passage TV...

    3
    Lundi 24 Mars 2014 à 23:36

    J'ai même le de dvd de "Don Camillo et les contestataires", premier Don Camillo sans Fernandel, alors op malade pour tourner. Mais celui-là, je n'ai jamais osé le regarder.

    4
    Mardi 25 Mars 2014 à 09:44

    J'ai eu plusieurs fois l'occasion d'acheter ce film, mais je n'ai jamais osé le faire...

    5
    Marco
    Mardi 12 Juillet 2016 à 20:27

     

    Bonjour...

    A propos de Fernandel sous l”occupation ...

    Il faut savoir que Fernandel chanter en 1939 Francine ...

    Chanson ouvertement anti Adolf Hitler ...

      • Mercredi 13 Juillet 2016 à 17:16

        Bonjour Marco !

        Je connais cette chanson, mais cela n'enlève rien au fait que Fernandel à  pu continuer à tourner sous l'égide de la "Continental" alors que d'autres comédiens, des réalisateurs et des scénaristes ont dû soit s'exiler, soit prendre des pseudo pour continuer leur carrière.

        J'aime cet acteur mais il y a quelque chose d'étrange dans cette partie de sa carrière.

    6
    Vendredi 15 Juillet 2016 à 12:20

    Un article intéressant sur cette période floue, entre artistes collabos, compromis, ambigus ou obligés, il y a des nuances : http://aufildelhistoire.unblog.fr/2015/04/29/les-artistes-pendant-loccupation-par-eric-fournaire/

    7
    Vendredi 15 Juillet 2016 à 12:38

    La situation était plus complexe que le dit cet article. Il y a un film de Tavernier, dont j'ai oublié le titre, parlant de cette période, mettant notamment en scène la gifle de Jean Marais à un collaborateur zélé. Je me souviens d'avoir survolé un bouquin, "Au nom de l'art 1933-1945",  dans lequel il était indiqué que certains comédien-ne-s devaient jouer sous le poids de menaces plus ou moins explicites, le mari d'Edwige Feuillère était juif et celle-ci ne voulant pas tourner pour la Continental a du jouer, des juifs travaillaient pour la Continental, des comédiens devaient par contrat aller à Berlin ou faire des réceptions officielles sinon... Tous ne pouvaient s'exiler, ne voulant pas quitter leur pays et/ou n'ayant pas de connexions à l'étranger.

    8
    Daniel
    Vendredi 15 Juillet 2016 à 15:35

    Et que dire du sort horrible infligée a l actrice Mireille Balin  ( inoubliable dans Pépé le Moko ) , vamp des années 30 , compagne de Jean Gabin et de Tino Rossi ( lui aussi est passé a travers les mailles des filets car peu exempt de reproches ) et qui a évité de peu la fosse commune a son décès , répudiée totalement par ses " amis" artistes dont la plupart avaient curieusement oublié leurs bons amis allemands de l époque. Globalement je trouve que l on a été très très peu regardant sur leurs activités pendant l occupation , Fernandel y compris qui aurait pu prendre a son compte la chanson de Dutronc: " L opportuniste". On ne dira pas qu il était collabo simplement qu il suivait le chemin de ses intérêts particuliers  et après s etre accomodé des allemands sans soucis il a accueilli les américains les bras ouverts....on ne sait jamais ça peut servir  et puis dans le fond il est l image meme du français moyen de l époque . Pour en revenir a Mireille Balin , on entendra reparler d elle en fin d année grace a la sortie d une biographie  et d un docu fiction qui lui seront consacrés ; ce sera l occasion de réhabiliter  cette femme coupable d etre tombée amoureuse d un allemand ( dont on ne saura jamais ce qu il est devenu ) et de l avoir payé chèrement ...Mireille Balin ....voila un bon sujet de post , Val .

    9
    Vendredi 15 Juillet 2016 à 21:42

    Mireille Balin, oui, elle a connu un sort terrible, il n'y avait que Delannoy à son enterrement. Harry Baur, atroce. Fernandel a, il est vrai, participé à Radio Paris, et comme dit dans l'article en lien, il ne se forçait pas pour déjeuner au frais de la princesse allemande.

    10
    Vendredi 15 Juillet 2016 à 23:00

    Je parlerai prochainement de Mireille Balin sur Ana'Blog, promis ! Son destin est effectivement tragique. J'ai toujours été écoeurée par ces "épurations sauvages", souvent le fait de "résistants de la dernière heure".

    Et puisqu'on parle du clivage artistes résistants/collabos, il ne faut pas oublier que la plupart des français n'étaient ni l'un ni l'autre, et que leur seul soucis durant l'occupation fut de survivre, les acteurs, chanteurs, réalisateurs n'échappaient pas à la règle.

    Très intéressant article, à ce propos, merci Lemmy de nous l'avoir trouvé.

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