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Little Big Man (1970)
Candide au Far West
Dans une maison de retraite, un historien interview Jack Crabb (Dustin Hoffman), un centenaire qui a survécu à la fameuse bataille de Little Big Horn. Le vieillard va raconter sa vie extraordinaire, couvrant une partie de l'histoire tragique de l'Ouest.
Lorsque j'ai découvert Little Big Man à la télévision dans les années 80, j'y ai vu bien sûr le côté iconoclaste : tout le monde en prend pour son grade, aussi bien les "héros" américains comme Custer ou Hickock que les Indiens eux-même, présentés sans manichéisme. Chez eux aussi il y a des bons et des mauvais, des sages et des fous.
Mais revoir récement ce film d'Arthur Penn de 1970 m'a également marqué pour une autre raison : j'y ai décelé un côté philosophique, une sorte d'adaptation de "Candide" de Voltaire : notre "Petit Grand Homme" est d'une naïveté confondante, se contentant souvent de subir les aléas de son histoire et de l'Histoire ; heureusement pour lui, son guide n'est pas un Panglos hautain mais un vieux chef Indien plein de sagesse et d'humour (génialissime Chief Dan George).
Ce fut un plaisir de retrouver cette galerie de portraits de l'Ouest loin des héros aux chapeaux blanc : les massacres d'Indiens, rappelant bien sûr les exactions commises au Vietnam, les grandes figures de l'Ouest alcooliques ou obnubilés par leur propre gloire, les femmes de pasteurs nymphomanes, les Indiens étonnés puis dépassés par la brutalité des Blancs... Le parti pris est évidemment du côté des "Bons sauvages".
Le fait que le héros soit interprété par Dustin Hoffman, un acteur plutôt pas mauvais mais à mon avis assez peu charismatique, rajoute au côté "Candide au Far West". On finit par plus s'intéresser à ses compagnons Indiens ou Blancs qu'à lui-même.
Pour résumer, je dirais que Little Big Man, western dans la lignée des films "contestataires" de l'époque, n'est pas une oeuvre "coup-de-poing" mais plutôt une petite fable où le drame se dispute à l'humour un peu facile parfois. Reste Chief Dan George, qui a obtenu un Oscar pour son interprétation.
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Commentaires
Dustin Hoffman avait la cote et on l'employait à toutes les sauces. Je le voyais mal en westerner mais comme il joue un indien d'adoption ça passe quand même. L'intérèt du film c'est son style bondisssant, ses points de vue décalés, la présence de Faye Dunaway en femme délurée, et aussi l'image, globalement bonne. L'aspect picaresque aussi est distrayant et " Little big man" ne manque pas d'humour. Beaucoup de qualités, donc.