• Stanley Kubrick (1928-1999)

    Maître de l'image.

    Stanley KubrickStanley Kubrick est né le 26 juillet 1928 à Manhattan. Son père, cardiologue, est également photographe amateur et offre à son fils son premier appareil. Le jeune Stanley, qui n'a aucun goût pour les études, va se passionner pour l'art photographique.

    À l'âge de 16 ans, le futur réalisateur vend un de ses clichés au magazine "Look" qu va l'embaucher. Il va apprendre "sur le tas" les ficelles du métier de photographe, son modèle étant Weegee*, et signera un premier "photo-récit" intitulé "Prizefighter", qui raconte une journée du boxeur Walter Cartier.

    Stanley fréquente assidument les salles de cinéma. Ses préférences vont aux films d'auteur européens (Bergman, Antonioni, Fellini) qui vont influencer sa future carrière de réalisateur. Il tourne son premier film en 1950, le court-métrage Day of the Fight, qui reprend le même thème que Prizefighter. Il vend son reportage à la R.K.O. qui va participer au financement d'un second court,  Flying Padre, qui raconte deux jours dans la vie du missionnaire catholique Fred Stadtmuller.

    En 1952, il réalise une section d'un film-omnibus consacré à Abraham Lincoln, puis un documentaire sur la marine marchande. Son premier long métrage, Fear and Desire, sur le scénario d'un ami, est un court film de SF sur des soldats qui doivent abattre un groupe d'ennemis. Bien que le film soit un échec, il bénéficie de critiques positives et Kubrick va choisir de quitter son travail chez "Look" pour se consacrer entièrement au cinéma.

    Son deuxième film, Le Baiser du tueur (1954), témoigne déjà de la faculté du réalisateur à utiliser son passé de photographe et obtient le Léopard d'or au Festival international du film à Locarno. Cette oeuvre attire l'attention du producteur indépendant James Harris  avec qui il va fonder la Harris-Kubrick.

    L'Ultime razzia (1956), co-produit par Harris-Kubrick et United Artists, est également le premier film de Stanley Kubrick à bénéficier d'un budget confortable, d'un casting d'acteurs professionnels, ainsi que d'une équipe technique complète. Malgré un scénario banal (le braquage des caisses de paris lors d'une course hippique), le film est un succès.

    Stanley KubrickKubrick va ensuite réaliser Les Sentiers de la Gloire, avec Kirk Douglas, un brûlot contre les instances militaires françaises qui vaudra au film d'être interdit chez nous jusqu'en 1975.

    Stanley Kubrick se voit ensuite proposer par la M.G.M. de travailler sur le scénario d'un western qu'il devrait mettre en scène et dont la vedette sera Marlon Brando. Mais au bout de six mois de travail en commun, l'acteur et le réalisateur se fâchent, et Kubrick sera viré du projet : La Vengeance aux deux visages sera le seul film réalisé par Brando.

    Au même moment, Kirk Douglas vient de se séparer d'Anthony Mann sur le tournage de Spartacus, dont il est le producteur. Il réclame Kubrick qui va mettre en scène cette fresque sur le premier révolté de l'Histoire. Même si le film remporte un grand succès critique et commercial ainsi que quatre Oscars, le réalisateur reniera son travail, qu'il juge le moins personnel de sa carrière.

    Son film suivant est Lolita, d'après le livre de Vladimir Nabokov. Kubrick aura beau travailler le scénario avec le romancier afin de "gommer" le côté subversif de l'oeuvre, son film fera néanmoins scandale.

    Stanley KubrickDocteur Folamour, quant à lui, est une satire de la "Guerre froide" qui sévit à ce moment là : Peter Sellers y interprétera plusieurs rôles, dont le personnage qui donne son nom au film, un ex-nazi qui a été "retourné" par les U.S.A.

    Kubrick s'installe au Royaume-Unis, où il met en chantier durant cinq ans le film de SF qui deviendra pour les amateurs du genre un monument : 2001, l'Odyssée de l'espace, est une adaptation du roman d'Arthur C. Clark. Fable philosophique à laquelle j'avoue n'y avoir rien compris, c'est le premier film en couleur du réalisateur.

    Son film suivant, Orange Mécanique, est l'adaptation d'un roman d'Anthony Burgess. Dans un futur proche, en Angleterre, des voyous hyper violents menés par "Alex" (Malcom McDowell) commettent des crimes sur la musique de Bethoven. Le film sera l'un des plus grands succès de Kubrick, malgré la polémique qu'il engendrera au Royaume Unis.

    Kubrick souhaite réaliser un film sur Napoléon Bonaparte, un personnage qui le fascinne. Malheureusement, la Warner va abandonner le projet, et le réalisateur va adapter un roman de William Makepeace Thakeray, Barry Lyndon. Il va tourner ce film en s'inspirant des tableaux du XVIIIème Siècle et en privilégiant l'éclairage à la bougie. Malgré ses quatre Oscars (meilleures direction artistique, photographie, costumes et arrangement musical), ce sera un échec commercial.

    Kubrick s'attaque ensuite à un livre de Stephen King, et réalise Shinning. Avec l'aide de Diane Johnson, il écrit un scénario qui va déplaire à l'auteur qui refusera d'être associé au film. Mais l'interprétation de Jack Nicholson et les célèbres images de l'enfant parcourant l'hôtel sur son tricycle vont faire du film un classique du genre.

    Le réalisateur va de nouveau s'intéresser au film de guerre, en s'inspirant cette fois d'un roman de Gustav Hasford, et en s'attaquant à la Guerre du Vietnam... ou plutôt à la descente aux enfer d'un groupe de jeunes recrues qui vont subir un sergent-instructeur sadique avant d'être envoyé au massacre. Full Metal Jacket est là aussi un grand film.

    Stanley KubrickKubrick va attendre sept ans avant de réaliser ce qui sera son dernier film : Eyes Wide Shut est un film sur les phantasmes et la paranoïa : un médecin new-yorkais, interprété par Tom Cruise, va s'infiltrer dans une orgie avant de croire sa vie menacée... Le tournage dure 15 mois, marqué par le départ d'Harvey Keitel pour "inompatibilité d'humeur", qui sera remplacé par Sidney Pollack.

    Stanley Kubrick décède d'une crise cardiaque le 7 novembre 1999, quatre mois avans la sortie du film.

    Kubrick, la NASA et le "complot" Apollo :

    Un documentaire de William Karel, Opération Lune (2002), diffusé sur Arte le 1er avril 2004, prétend qu'alors qu'il travaillait sur la préparation de 2001, l'Odyssée de l'espace, Stanley Kubrick fut contacté par la NASA afin de réaliser, dans le plus grand secret, un film sur l'alunissage de la capsule Apollo 11. Ce film sera ensuite diffusé dans le monde entier comme "l'alunissage" du 21 juillet 1969.

    Ce documentaire-canular s'appuie sur une "théorie du complot" : dès la diffusion du "Premier pas sur la Lune", un petit nombre de personnes doutaient déjà de la véracité de ces images. Dans les années 70, suite au scandale du Watergate et alors que le Vietnam devenait un cauchemar pour le pays, de plus en plus d'Américains ont commencé à voir des "complots" partout, et, puisqu'un film de 1978, Capricorn One, développait l'idée d'un atterrissage sur Mars "bidonné", les rumeurs de fausses "missions Apollo" ont pris de l'ampleur.

    Aujourd'hui encore, partout dans le monde et pas seulement aux U.S.A, certaines personnes pensent que nul être humain n'a mis le pied sur la Lune.

     

    Stanley Kubrick

     

     

    * Weegee : surnom d'un photographe new-yorkais, Usher Fellig (1899-1968), qui servira de modèle pour le "Mike Kovac" de la série Man With A Camera...

     

     

     

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