• Raimu (1833-1946)

    Pas un acteur, un personnage !

    Raimu (1833-1946)Jules Auguste Muraire nait le 18 décembre 1833 à Toulon dans le Var. Peu attiré par les études, ce fils de tapissier ressent une vocation pour le spectacle et la comédie, et, à 16 ans, il se produit dans les cafés-concerts et les guinguettes de sa région natale sous le nom de "Rallum".

    Après un passage dans une troupe amateur, les Lauri-Lauri, il effectue des petits boulots, notamment croupier au casino d'Aix-Les-Bains puis devient souffleur au théâtre de l'Alhambra de Marseille.

    Il se produit ensuite à l'Alcazar de Marseille puis au Palais de cristal et devient peu à peu une vedette régionale, prenant le pseudonyme de Raimu. C'est Félix Mayol, célèbre chansonnier et directeur de music-halls parisiens, qui le repère et fait monter à Paris où l'acteur méridional se produit dans les revues de la Cigale, des Folies-Bergères et du Casino de Paris.

    Il va interrompre sa carrière le temps de son incorporation en 1914 dans le Train des équipages, avant d'être réformé en 1915.

    C'est grâce à sa maitresse, la comédienne Andrée Spinelly, que Raimu monte sur les planches dans la pièce Plus ça change au Théâtre Michel en 1915. Sacha Guitry lui confie ensuite son premier rôle important dans Faisons un rêve (1916), puis il enchaine avec L'École des cocottes, Le Roi, Le Blanc et le Noir...

    L'acteur est ensuite engagé par Léon Volterra dans des revues et des pièces de théâtre écrites par Yves Mirande, Sacha Guitry ou Fleus et Croizet.

    En 1928, il interprète 'César' dans la pièce Marius de Marcel Pagnol. Entre ces deux méridionaux, l'entente est immédiate. C'est tout naturellement que Raimu va reprendre le rôle du cafetier marseillais dans l'adaptation cinématographique de la pièce par Alexandre Korda, ainsi que dans les deux autres films de la "trilogie marseillaise", devenant très vite un des acteurs favoris du public grâce à sa faconde et sa voix tonitruante.

    Raimu (1833-1946)S'étant fâché avec Volterra, il sera remplacé sur scène par Harry Baur dans Fanny, mais entre-temps il enchaine les films : outre des adaptations de pièces qu'il marqua de son empreinte (La Petite chocolatière, Faisons un rêve, Le Roi), il joue dans Les Gaîtés de l'escadron (Maurice Tourneur - 1932), tiens le rôle-titre de Tartarin de Tarascon (Raymond Bernard - 1934), est à l'affiche d'Un carnet de bal (Julien Duvivier- 1937) et de Gribouille (Marc Allégret - 1937).

    En 1936, l'acteur se marie avec Esther Métayer, dont il aura une fille, Paulette.

    En 1938 sort La Femme du boulanger, réalisé par Marcel Pagnol, qui offre à Raimu un rôle qui restera dans les mémoire des cinéphiles notamment grâce à un monologue d'anthologie. La Fille du puisatier, où il joue un père déshonoré, sera tourné durant les premiers mois de l'Occupation allemande.

    Raimu (1833-1946)Raimu va accepter de jouer pour la Continental une adaptation de Simenon, Les Inconnus dans la maison d'Henri Decoin, mais déclinera les sollicitations suivantes de la firme franco-allemande, alléguant d'autres contrats à honorer. Il va ainsi tourner dans L'Arlésienne (1942) de Marc Allégret, jouer le rôle-titre du Colonel Chabert (1943) de René Le Hénaff, enchainer avec Untel père et fils de Julien Duvivier (1945).

    Le 13 septembre 1943, Raimu entre comme pensionnaire à la Comédie-Française, dont il devient sociétaire l'année suivante ; mais après Le Bourgeois gentilhomme et Le Malade imaginaire, on ne lui propose qu'une pièce en un acte de Tristan Bernard, L'Anglais tel qu'on le parle, et les projets de mise en scène du comédien ne se concrétisent pas.

    Raimu songe à quitter la Maison de Molière mais le destin en décidera autrement : Lors d'une opération chirurgicale le 20 septembre 1946, l'acteur décède d'une crise cardiaque. Ses funérailles en l'église Saint-Philippe-du-Roule seront grandiose, et il sera enterré ensuite au cimetière de Toulon.

    En apprenant sa mort, Orson Welles  - qui le considérait comme "le plus grand acteur au monde", a fondu en larmes devant Marcel Pagnol.

    La petite-fille de Raimu, Isabelle Nohain-Raimu, honorera la mémoire de son grand-père en fondant un premier musée près de Saint-Tropez, puis le Musée Raimu à Marignane.

     

     

    Raimu eu l'honneur d'être "croqué" dans l'album d'Astérix "Le Tour de Gaule" où son personnage, aubergiste à Massillia, aide nos deux héros à échapper aux "romaings".

    Raimu (1833-1946)

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