• Les Sept Mercenaires, un western-spaghetti ?

    Une histoire et des personnages atypiques...

    Les Sept Mercenaires, un western-spaghetti ?Pour moi, un chef-d'oeuvre du cinéma se reconnait à ce qu'à chaque visionnage on y découvre quelque chose de nouveau.

    C'est le cas des Sept mercenaires que je viens de voir pour la énième fois. Et à chaque fois, j'y puise le sujet d'un post. C'est ainsi qu'aujourd'hui, je me suis rendue compte que ce western est un précurseur du spaghetti, et ce pour au moins deux raisons :

     

    1- Le sujet :

    D'abord, et comme tout le monde le sait, il s'agit du remake des 7 Samouraï d'Akira Kurosawa. Et le réalisateur japonnais inspirera également Leone quelques années plus tard pour son premier western, même si le Maestro reniera la paternité de la déferlante "western spaghetti" qui s'en suivit.

    Ensuite, l'histoire elle-même est très loin du western classique : pas de héros cherchant à venger quelqu'un, ou devant convoyer du bétail, encore moins de bandit en passe de rédemption (quoi que...) : les personnages principaux sont des "mercenaires", c'est-à-dire des hommes qui combattent pour de l'argent. Vous me direz qu'il y a déjà eu des précédents, et d'ailleurs, les "bounty hunters" et les "posse" des westerns basiques peuvent aussi être qualifiés de "mercenaires".

    Mais en l'occurrence, c'est sans doute la première fois que des héros sont achetés pour effectuer un travail...(Heu... Val ? Et que fait-tu de Vera Cruz ?... Oui... Disons que c'est la deuxième fois alors ! (cela me fait penser qu'il y a longtemps que je n'ai pas revu le film d'Aldrich))...

    2 - Les acteurs :

    Inutile de préciser que Bronson, Coburn et Wallach jouèrent pour Leone, là aussi, tout le monde le sait. Mais il est un fait étonnant dans Les 7 mercenaires, c'est que deux des acteurs principaux sont européens : Yul Brynner, s'il fit carrière aux États-Unis, est né en Russie, quant au jeune Horst Buccholz, il était la coqueluche des petites allemandes. J'ai appris d'ailleurs qu'Alain Delon avait été pressentit pour le rôle de 'Chico'.

    Donc, nous avons des comédiens européens jouant des cowboys, un fait qui deviendra une des constantes du western spaghetti.

    Et que dire du physique de ces acteurs ? Si Buccholz est le "jeune premier" (il reprend le rôle du jeune samouraï du film de Kurosawa), et si Vaughn et Dexter sont photogéniques, Yul Brynner, avec son crane rasé et ses yeux presque bridés, Bronson et sa gueule de "pollack" et Coburn avec son visage en lame de couteaux étaient, pour l'époque, à des centaine d'années-lumière des canons de la beauté masculine. Quant à McQueen, s'il a du charisme, on ne peux pas dire que son visage soit beau.

    Des "gueules" comme celles-là, on en retrouvera dans les films de Leone et dans les western-spaghetti, comme pour réparer l'injustice faites durant des années par le cinéma américain qui voulait que les sales types aient de sales têtes.

    (Heu... Val ? Dans Vera Cruz aussi... (Pfff...) OUI, Je sais ! mais dans ce film, Cooper et Lancaster sont les vedettes, alors que Bronson, Elam et Borgnine, par exemple, n'y étaient que des seconds rôles !)

    Tiens, d'ailleurs, cette petite aparté avec moi-même me fait penser à un autre fait majeur du film : tous les "mercenaires" sont d'égale importance, chacun à son caractère bien défini, et certains ont même "leurs" scènes : McQueen et ses blagues, Bronson et ses "muchachos", Vaughn et sa peur, Dexter et sa cupidité... Buccholz bénéficie, en plus des scènes d'amour avec la jeune mexicaine, de deux séquences, l'une comique (sa "corrida" avec une pauvre vache maigrichonne) et l'autre assez angoissante, lorsqu'il se rend seul au repaire de Calvera par pure bravade.

    Là, il ne s'agit pas vraiment d'un précédent au western-spaghetti, mais faire se mouvoir sept personnages avec autant de caractéristiques, c'est fort ! William Roberts et John Sturges, respectivement scénariste et réalisateur du film, ont du s'inspirer du travail de Kurosawa pour cela.

    Pour clore ce post, je dirais que Les Sept mercenaires est assurément l'un des précurseurs du western spaghetti, par son histoire mettant en scène des personnages peu commun dans un western classique, à la fois par leur métier et leur physique.

    Il y a fort à parier que je trouverai un autre sujet de post au prochain visionnage de ce film... Et peut-être en revoyant Vera Cruz (À propos, y-a-t-il quelque chose d'intéressant à la télévision, ce soir ?)...

     

    Les Sept Mercenaires, un western-spaghetti ?

     

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  • Commentaires

    1
    FJWalk
    Samedi 19 Décembre 2015 à 19:37

    « LES 7 MERCENAIRES » était un des films préférés de Leone qui le revoyait sans arrêt. Son idée d’adapter en western un film japonais vient sans doute de là.

    Il y avait effectivement repéré Coburn (qu’il voulait pour son premier western), Wallach et Bronson. Il avait d’ailleurs spécifiquement demandé à sa costumière de donner à ce dernier le même chapeau que dans le film de Sturges pour « IL ÉTAIT UNE FOIS DANS L’OUEST ».

    2
    Samedi 19 Décembre 2015 à 22:11

    Oui, mais si Sturges avait fait Les 7 mercenaires différemment ? Avec des acteurs plus âgés et moins "typés" physiquement ? Quel aurait été le cinéma de Leone ? Et par extension le western spaghetti ?

    Mais...comme le dit 'Vin' : "If, brother, if..."  wink2

    3
    Daniel
    Dimanche 20 Décembre 2015 à 17:24

    Bien évidemment le film " Les  7 mercenaires"  annonce le western spaguetti  tout comme  " Vera Cruz" amorçait le genre. Ces deux films ont beaucoup influencé les réalisateurs italiens et comme le dit Fred , Leone fait allusion aux acteurs des " 7 " dans son chef d œuvre ( chapeau de Bronson , winchester a canon scié de McQueen ..). Maintenant on oublie souvent de préciser que les " 7 " a été un échec commercial a sa sortie aux U.S.A   et qu il a fallu attendre sa sortie en Europe  et son immense succès ( notamment en France et en ..Italie ) pour que le film ait eu droit a une nouvelle sortie de l autre coté de l Atlantique pour devenir le film culte que l on connaît et enterrer quasi définitivement les westerns d avant et Sergio Leone a  enfoncé définitivement le clou. Alors les " 7 mercenaires" un film culte ? bien entendu mais surtout un film précurseur pour le genre . Chapeau a  John Sturges qui n a toujours pas la place qu il mérite au panthéon des réalisateurs doués.

    4
    Mercredi 23 Décembre 2015 à 05:59

    Sans parler de chauvinisme, juste en considérant les faits, j'expliquais quelque part le mépris que portait une jeune anglaise vivant en Amérique envers Clint Eastwood à la sortie de "Pour une poignée de dollars" alors que nous Français l'avons adopté de suite, de même c'est ici que les "Sept mercenaires" ont marché le plus fort, et en Europe en général. Les Américains et nous, nous nous retrouvons souvent en matière de goût sur bien des œuvres, à l'inverse il y a un fossé entre ce qu'ils aiment et ce que nous aimons parfois car nos cultures nous imprègnent et guident nos aversions ou indifférences.

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