L'Histoire en marche.

1862. En pleine Guerre de Cessesion, Abraham Lincoln projete de relier l'Est et l'Ouest des Etats-Unis par le chemin de fer. Parmi les hommes qui vont se lancer dans cette aventure, le jeune Davy Brandon (George O'Brien) qui souhaite réaliser le rêve de son défunt père.

Le Cheval de fer, de John Ford, est le premier western muet que je vois ! Et si je ne suis en général pas très attirée par ces vieux films, si leurs emphases et leur côté théâtral me gêne parfois, j'ai tout de même pris plaisir à découvrir celui-ci : le traître, la romance et les gags sont surannés, mais la description de cet évènement crucial pour la civilisation americaine lui donne un côté "docu-fiction" avant la lettre ; ainsi, on y croise le Président Lincoln, Buffalo Bill, Hickock, et il y a même une évocation du betail acheminé pour nourir les ouvriers, de l'emploi des Chinois et des Italiens, de la construction et de la désertification d'une ville-champignon...

Et puis il y a la "patte" de Ford, sa façon de raconter une histoire, sa façon de filmer (l'ombre des Indiens apparaissant sur le wagon, par exemple), et cet attachement aux personnages secondaires, comme les trois ex-soldats devenus ouvriers du Chemin de fer, qui à eux seuls apportent l'humour qui contrebalance l'aspect dramatique du film.

Un western qui, en dépit de son ancienneté, garde intact un pouvoir d'évocation et offre ainsi une vision épique d'une page passionnante de l'Histoire des Etats-Unis.