Une épopée biblique !

Après l'assassinat de Joseph Smith (Vincent Price), le fondateur de leur congrégation, les Mormons quittent l'Illinois hostile pour une "Terre Promise" sous l'égide de Brigham Young (Dean Jagger). Le voyage sera long, difficile, ponctué par des décès et des dissensions dans la communauté. Mais il permettra aussi le rapprochement de Jonathan Kent (Tyrone Power) et de la jeune Zina Webb (Linda Darnell), une orpheline que la famille Kent a pris sous son aile.

Réalisé par Henry Hathaway, L'Odyssée des Mormons évoque l'exode de la congrégation, commencée en 1846, et qui les mènera en Utah, où sera fondée la ville de Salt Lake City en 1847. Débutant comme une reconstitution historique (les exactions commises contre les Mormons, le jugement puis l'assassinat de Smith), le film bifurque vers une histoire édifiante composée de nombreux parallèles avec le récit biblique de l'Exode des hébreux, avec un 'Brigham Young' en Moïse et des références aux événements aussi célèbres que le "Veau d'or". Nous avons même droit à la fin à une invasion de criquets stoppée par... des nuées de mouettes venues de nulle part ! J'ignore si cette anecdote est véridique, toujours est-il que la mouette est le symbole de Salt Lake City.

Tyrone Power est crédité comme vedette du film, mais il ne fait aucun doute que le véritable héros est bien 'Bringham Young', interprété par Dean Jagger. Autour d'eux, Linda Darnell est une bien jolie et courageuse pionnière, John Carradine détonne presque en Mormon à l'allure d'un coureur des bois (sa réplique récurrente "Alléluia" est savoureuse !) et Vincent Price étonne en 'Joseph Smith' hiératique.

Ce western "biblique" par sa forme et son fond n'est pas une mauvaise surprise de par l'interprétation des acteurs et le message qu'il véhicule : est-ce vraiment un hasard s'il est sorti en 1940 ?