• Horizons lointains

    Les gentils américains, les fourbes peaux-rouge, l'indienne soumise...

    Horizons lointains1804. Le gouvernement américain vient d'acheter la Louisiane à la France, et le président Thomas Jefferson charge le capitaine Lewis (Fred MacMurray) de monter une expédition afin d'explorer le Nord-Ouest du pays.

    Lewis s'adjoint pour cela son ancien camarade de l'armée, le lieutenant William Clark (Charlton Heston), alors que celui-ci vient de lui souffler Julia (Barbara Hale), la femme qu'il aime.

    Lors de l'expédition, les deux hommes font la rencontre de Sacagawea (Donna Reed), jeune Shoshone prisonnière des Minitari, qui va leur servir de guide. Une idylle se noue entre elle et Clark...

    Horizons lointains (1955) réalisé par Rudolph Maté, est donc une version très romanesque de l'Expédition Lewis et Clark. Si, dans la réalité, il n'y eu pas d'affrontement avec les Indiens rencontrés par les explorateurs, le film donne une teinte dramatique à l'histoire en mettant en scène des Minitari fourbes, et en faisant de 'Charboneau' (joué par Alan Reed) un traitre bagarreur et libinineux.

    Horizons lointainsIl est assez gênant aujourd'hui de voir la façon très caricaturale dont les Indiens sont dépeints : la scène où les "squaws" se précipitent en jacassant sur les breloques apportées par les Blancs m'a mise mal à l'aise. L'ensemble des "peaux-rouge" se divise en "bon sauvages" et en "fourbes guerriers", même 'Sacagawea' peut passer pour une opportuniste qui voit dans l'expédition le moyen d'échapper à ses geoliers.

    Cela pourrait - à la rigueur - passer si l'action était vraiment à la hauteur. Or, mis à part le côté "documentaire" de la navigation sur les fleuves et l'établissement des campements, c'est surtout autour du couple 'Sacagewae/Clark" que tourne le film, et cela donne des scènes de badinages et de bavardages insipides. C'est tout juste si, au détour de l'enterrement de deux victimes des flèches Indiennes, nous avons un - très vague- mouvement de révolte des membres de l'expédition. Et une fois que nos héros ont atteint leur but, nous avons une grosse ellipse scénaristique qui nous renvoie à Washington où le président les reçoit.

    Fred MacMurray et Charlton Heston forment un duo de "héros" classiques et sans grand relief, Donna Reed recouverte de fond-de-teint oscille entre la fière Indienne et la femme soumise, Barbara Hale qui joue l'oie blanche courtisée par les deux aventuriers fait acte de présence dans trois scènes sans apporter grand chose. Le reste de la distribution se cantonne à des figurants habillés en trappeurs ou en indiens.

    Horizons lointainsIl va de soi que Sacagawea s'en retourne sagement à son peuple à la fin, car malgré les diverses entorses faites à l'histoire véritable de cette expédition, il n'était pas possible d'intégrer une histoire d'amour inter-raciale dans un tel  film !

    Bref, Horizons lointains est un western mal fichu, bourré de clichés paternalistes et racistes sur les Indiens, misogyne et bavard, alors qu'il était censé décrire une aventure humaine qui a compté de façon positive dans l'Histoire de la nation américaine.

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