• Stalag 17 (1953)

    La vache et les prisonniers.

    Stalag 17 (1953)Suite à la mort de deux hommes lors d'une tentative d'évasion du Stalag 17, les prisonniers arrivent à la conclusion qu'un "mouchard" renseigne les soldats allemands. Les soupçons se portent sur le sergent Sefton (William Holden), du barraquement 4, personnage cynique et pragmatique qui fait de la contrebande d'objets et de services divers avec les geoliers.

    Alors que Noël approche, un nouveaux prisonnier, le lieutenant Dunbar (Don Taylor) se vante d'avoir fait exploser un train de munitions en partance pour le front de l'Est. Le lendemain soir, il est "invité" à passer la soirée chez le commandant du camps, le colonel von Scherbach (Otto Preminger). C'en est trop pour les occupants du barraquement 4 qui, la nuit même, rossent Sefton, qu'ils pensent être responsable de la dénonciation de Dunbar.

    Billy Wilder est un spécialiste des films faussement comiques, un génie de la mise en scène qui peut en un instant faire rire aux éclats et tirer une larme. Ce film, Stalag 17, je voulais le voir depuis très longtemps, et je ne suis pas déçue : l'ambiance rappelle La Grande illusion de Jean Renoir, avec en plus un regard acéré sur l'humanité : ainsi, le "héros" se trouve être un individualiste forcené, qui préfère survivre "peinard" dans son coin en faisant ses trafics, plutôt que de risquer sa peau en cherchant à s'évader. Et si l'accent est mis sur la solidarité des autres prisonniers, leurs petites tracasseries et leurs projets d'évasion, on entrevoit le temps d'une scène ou d'un dialogue les failles, les tristesses indicibles de ces hommes enfermés loin de leur pays. 

    Un personnage m'a surtout beaucoup émue, le dénomé 'Joey' (Robinson Stone), grand échalas que la guerre et son horreur a rendu muet, et qui s'exprime en jouant de l'ocarina. De son côté, le duo composé de Robert Strauss et Harvey Lambeck, qui au départ cumule les situations gagesques et les dialogues comiques, se retrouve soudain dans une scène à la fois drôle et terriblement triste où le premier, amoureux fou de Betty Grable, danse avec le second qui s'est déguisé en femme.

    En faisant mes recherches pour écrire ce post, j'ai découvert deux infos fort intéressantes : d'abord, Stalag 17 est l'adaptation d'une pièce de théâtre écrite par Donald Bevan et Edmond Trzcinski, qui furent prisonniers de guerre en Allemagne. Mais Wilder a considérablement changé certains aspects de l'histoire, et en premier lieu le personnage de 'Sefton', réalisant l'exploit d'en faire le héros tout en le rendant antipatique quasiment d'un bout à l'autre du film. 

    Ensuite, alors que certaines scènes m'ont immanquablement fait penser à la sitcom Papa Schultz, j'ai appris qu'un procès opposa la Paramount aux producteurs de la série. Ces derniers obtinrent gain de cause, la série ne relevant pas du plagiat.

    Bref, Stalag 17 est un bon film de guerre, ou plutôt une bonne étude de l'être humain dans des situations dramatiques, et c'est pour moi une découverte cinématographique intéressante.

    Stalag 17 (1953)

       

     

     

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