• Noé (2014)

    Noé, écologiste misanthrope.

    Mon avis : Bof... frown

    NoéLe film débute par un homme qui raconte la Génèse à son jeune fils qui n'est autre que Noé. On apprend donc qu'après le meurtre d'Abel, Caïn, devenu paria, s'est allié à des "Anges déchus" pour fonder un peuple maitrisant le feu mais détruisant l'environnement. Noé, lui, est descendant de Seth, troisième fils d'Adam et Éve. Peu de temps après, le jeune Noé assiste au meurtre de son père par un guerrier de la race de Caïn...

    Des années plus tard, on retrouve notre héros (Russell Crowe) marié et père, ayant une prémonition de la destruction de l'Humanité. Il décide d'emmener sa famille dans la montagne où vit son grand-père Mathusalem (Anthony Hopkins), afin de demander conseil à celui-ci. Les visions de Noé deviennent plus précises : il doit construire une arche pour "abriter les animaux, seuls êtres purs de la Création".

    Noé, film de Darren Aronfosky, commence comme une fable écologique, enchaine sur le récit de la construction de l'Arche, puis se perd dans un message misanthrope avant que le réalisateur, au dernier moment, ne fasse une volte-face spectaculaire et ne termine le film sur le sempiternel "croissez et multipliez, mes enfants"...

    NoéLe début du film est quelque peu chaotique, en une succession de scènes de marche dans une Nature souillée par les Caïns, la découverte des "Anges Déchus" (qui se sont détournés des Hommes, dégoutés par leur orgueil), et l'arrivée au pied de la montagne de Mathusalem.

    Il y a tout de même une séquence qui a titillé ma cinéphilie : lorsque Noé et sa famille, poursuivis par des guerriers, passent une crête où de curieux assemblages de bois et de crânes humains marquent une "frontière" que leurs assaillants refusent de passer... Je n'ai pû m'empêcher de penser à une scène similaire dans La Planète des singes. Hommage ?

    C'est d'ailleurs derrière cette crête que vivent les "Anges Déchus", dont l'aspect organique est particulièrement étonnant.

    NoéAnthony Hopkins est donc Mathusalem, grand-père un peu gâteux qui n'a qu'un rôle relativement mineur dans ce film, hormis dans une scène cruciale avec Emma Watson : les ficelles y sont si grosses que ce sont carrément des cables ! Quelle tristesse aussi de voir cet acteur à quatre pattes dans une forêt pour y chercher des baies !

    Le méchant de l'histoire, Toubal Caïn (Ray Winston) souffre d'un manque de profondeur : ce n'est qu'un "fils de Caïn", point-barre. Pas d'explication sur ses motivations, il est juste là pour rentrer en force dans l'Arche avec son peuple, ramassis de bandits, de guerriers et de violeurs, censés représenter l'Humanité décadente. La longue scène nocturne où Noé, dans une vision, pénètre dans le camps des Caïns, est absolument décousue et sans aucun intérêt scénaristique.

    NoéNoé devient à partir de là un patriarche dictatorial, accumulant les décisions monstrueusement inhumaines pour la sauvegarde de l'Arche et laissant les Anges Déchus se sacrifier pour sa gloire. La fin est par contre tellement "Biblique" que c'en est ridicule : pourquoi ne pas avoir une bonne fois pour toute donné un "coup de pied au culte" avec un final bien pessimiste ?

    Après tout, on sait comment cela fini, puisque apparemment l'Humanité est toujours là avec les mêmes défauts et la même tendance à la destruction. Un peu de misanthropie dans ce monde de brutes n'aurait pas fait de mal...

     

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  • Commentaires

    1
    FJWalk
    Mercredi 16 Avril 2014 à 11:55
    Hmmmm... Tu confirmes ce que je pressentais... Je crois que je vais passer mon tour !
    2
    Samedi 19 Avril 2014 à 17:08

    Je n'avais également pas envie de le voir, ça confirme. L'Arche devient un cas Noé...yes

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