• Les Sept mercenaires (1960)

    Les héros sont fatigués.

    Les Sept mercenaires (1960)Un petit village mexicain est régulièrement la cible du bandit Calvera (Eli Wallach). Excédés, les habitants envoient trois des leurs à la recherche d'armes.

    Le hasard met nos trois "peones" en présence de Chris (Yul Brynner), pistolero professionnel, qui les convainc de louer des mercenaires et se charge du recrutement. Très vite, l'aventurier Vin (Steve McQueen) se porte volontaire, pour ne pas finir commis d'épicerie, tandis que Chico (Horst Buccholz), jeune chien fou avide d'aventures, se fait recaler par Chris.

    Depuis ma première rencontre avec Les Sept mercenaires, je ne me lasse jamais de découvrir à chaque visionnage une nouvelle thématique à ce film. Cette fois, j'ai été sensible au ton désabusé qui sous-tend les motivations de nos héros.

    La scène où les mercenaires évoquent leur perspective d'avenir, sans famille, sans amis, sans foyer, est à des lieues de la mystique du héros solitaire de tant de westerns : l'âge venant, les personnages font le constat amer que leur vie n'a été qu'une errance, jusqu'à la balle qu'ils ne pourront éviter.

    Comme je l'ai dit dans un précédent post, le film de John Sturges est un précurseur du western spaghetti, de par l'ambiance et la personnalité des protagonistes. Mais ce nouveau visionnage m'a aussi fait penser à Sam Peckinpah et son pessimisme : les temps changent, la petite bourgade du début du film, devenue "civilisée", refuse qu'un Indien soit enterré avec les ivrognes et les prostituées qui dorment dans le cimetière, les mercenaires doivent trouver l'aventure ultime dans un village paumé de l'autre côté de la frontière, et, comme le souligne le bandido lui-même, la religion est devenue un ramassis d'hypocrisie.

    Les Sept mercenaires est en fait un constat désabusé : les héros sont des individus sans attache, la civilisation balaye les derniers scrupules, le dernier refuge encore "humanisé" est un petit patelin mexicain. 

    Note : j'avais réalisé un premier post - c'était au début de ce blog - mais il m'a très vite paru affreusement "basique". Et puis, j'avais beaucoup, beaucoup de choses à dire sur ce classique du western, comme en témoignent mes trois ou quatre articles (dans les rubriques "À propos de..." et "Je pinaille"). Il y a de fortes chances que je revienne encore sur ce film, car je n'aurai sans doute jamais fini d'y trouver l'inspiration.

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