"L'homme est different d'une pomme pourrie"

Glyn Mc Lyntock (James Stewart) escorte un convoi de pionniers dans l'Oregon. En chemin, il sauve la vie d'Emerson Cole (Arthur Kennedy), qui décide de se joindre à lui. Lors d'une halte à Portland, les fermiers achètent des vivres et du bétail à Tom Hendricks (Howard Petrie) qui leurs promet une livraison avant l'hiver. Une fois installés, les colons attendent vainement leurs marchandises. Glyn et Jeremy Baile (Jay C. Flippen) décident de redescendre à Portland où ils se rendent vite compte que la ville a sombrée dans la fièvre de l'or, et que Hendricks a spéculé sur leurs achats...

Un bon western, avec un James Stewart qui pourrait être le frère du Gary Cooper de L'Homme de l'Ouest, tant leur passé est proche. En effet, si Mc Lyntock apparaît au début du film comme un personnage jovial et désintéressé, on comprends vite, lors d'une attaque d'Indiens, qu'il est capable de tuer un homme de sang-froid. C'est son passé sulfureux que l'homme cherche à effacer, pour devenir un pionnier tranquille, mais peut-on vraiment oublier qui on a été, et surtout, comment la paisible communauté de fermiers va-t-elle accepter en son sein un ancien bandit ?

Anthony Mann, qui sera le réalisateur de L'Homme de l'Ouest en 1956, nous parles déjà du poids du passé et de réinsertion dans ce western de 1952.

Rock Hudson en joueur professionnel sympathique, Julie Adams en fille de pionnier qui sera tentée par un Arthur Kennedy qui tournera sa veste et deviendra le méchant de l'histoire, tout ce beau monde est au casting d'un bon western.

Les Affameurs est un très bon film d'Anthony Mann, à mon humble avis.