Un symbole malmené...

S'il est un animal emblèmatique du western, c'est bien le cheval. Ami du cowboy, complice de l'Indien, il aide le premier à conduire le bétail et sert au second à attaquer les chariots.

Pourtant, dans la réalité, le cheval n'eut pas droit à beaucoup d'égard. Tout d'abord, il fût pour le blanc un simple instrument de travail, propriété du rancher qui le prétait à ses employés. Bien sûr, les animaux les plus dociles, ceux qui avaient des aptitudes particulières (rapidité, vivacité de mouvement, intelligence) étaient soigneusement sélectionnés ; c'est ainsi que naquit le quarter horse (ci-dessus), un cheval de travail dont les étonantes capacités sont encore utilisées de nos jours dans les démonstrations de "monte western".

Pour le "peau-rouge", le cheval fût longtemps une créature étrange, qu'il réussisait à peine à maîtriser. L'image d'Epinal de l'Indien faisant corps avec sa monture est quelque peu fausse : bien souvent, lors d'une chasse ou d'une attaque, le guerrier tombant de son cheval n'avait d'autre choix que de...continuer à pied !

Avec le temps, bien sûr, et sans doute aussi grâce à une observation attentive de l'animal et de son caractère, les Indiens ont fini par avoir une attitude "éthologique" de l'équidé qui leur a permis d'affiner leur talent de cavalier. Curieusement, une seule tribu parvint à créer une race chevaline : Selon la légende, les Nez-percés qui vivaient sur les rives de la rivière Palouse près du Canada découvrirent le cheval au contact des Cayuses vers 1730. Ils achetèrent une jument blanche pleine qui sera à l'origine de la race Appaloosa, suite à l'apport de chevaux canadiens français, eux-même issus des Traits Bretons. A noter qu'aujourd'hui, les éleveurs Nez-percés préfèrent que l'on nomme ce cheval Palouse Horse ou Nez-Percé Horse.

Il y a aussi le mustang, issu des chevaux échappés ou relachés, qui représente souvent, pour l'amateur de western et l'amoureux des grands espaces, le symbole de l'Ouest. Après avoir été presque décimé car accusé de concurencer le bétail sur les pâturages, il bénéficie actuellement d'un programme de captures régulières : les animaux sains et jeunes sont proposés à l'adoption ; cependant depuis quelques années, le Gouvernement américain autorise l'abattage des chevaux de plus de 10 ans qui ont été proposés sans succès à l'adoption trois fois de suite.

D'autres équidés ont participé à l'essort de la civilisation dans l'Ouest : les mules qui tiraient souvent les dilligences et l'artillerie de l'armée et les ânes qui, par leurs frugalité et leur endurance trouvèrent leur place dans les régions désertiques et montagneuses du continent américain.

Dans les westerns, les chevaux ne fûrent pas mieux lotis que dans la réalité : devant les caméras, aux mains de cascadeurs utilisant des méthodes barbares pour les faires tomber au bon moment, ils payèrent un lourd tribut à l'industrie du cinéma. Certains acteurs, comme Errol Flynn, s'offusquèrent d'un tel traitement, mais il fallût attendre longtemps avant que des vrais hommes de cheval ne prennent les rennes d'une nouvelle discipline équestre : la cascade.