Rire entre les lignes...

Albin (Michel Serreault) est la vedette du cabaret de travestis "La Cage aux folles" dont le patron est son compagnon Renato (Ugo Tognazzi).

Dans une vie antérieure, Renato a eu un fils, Laurent (Remi Laurent) ; celui-ci, âgé d'une vingtaine d'années, vient voir son père pour lui annoncer qu'il va se marier avec une jeune fille. Jusque là, rien que de très normal, sauf que le géniteur de la demoiselle est le député Charrier (Michel Galabru), dont le parti ultra-conservateur est opposé à toute forme de déviance sexuelle...

Un rendez-vous est organisé entre les deux familles, mais Renato est inquiet à juste titre : Que faire d'Albin ?

La Cage aux folles d'Édouard Molinaro (1979) est évidement l'adaptation de la pièce éponyme du duo Poirret/Serrault qui fit rire la France entière durant des années. Et j'avoue que j'ai pour ce film une grande affection, surtout due au cabotinage de Serreault, "folle-tordue" capricieuse, exaspérante, égocentrique mais si attachante.

Derrière les manières efféminées et les petits cris d'extases se devinent une profonde tristesse, un passé sans doute pas très rose et une interrogation sur la "famille", qui est de nos jours d'actualité : car c'est le couple Renato-Albin qui a élevé Laurent, alors que la mère naturelle se consacrait à son entreprise (serait-ce une attaque en règle contre les femmes d'affaires ?)

Galabru cabotine également, comme à son habitude : accumulant ses mimiques, ses grognements et ses bougonnements, il donne une version très caricaturale de l'homme politique de l'ultra-droite.

J'aime aussi beaucoup Benny Luke qui interprète Jacob, le serviteur black. Ma scène préférée est celle du "départ" d'Albin ("Ne partez pas, maitresse !"), qui me fait rire à chaque fois.

Bref, La Cage aux folles est un bon film divertissant que l'on peut lire entre les lignes.

Notes : Il existe un remake américain, Birdcage (1996), réalisé par Mike Nichols, avec Robin Williams dans le rôle du directeur du cabaret : j'ai vu ce film mais j'avoue n'en avoir aucun souvenir...

Deux suites furent tournées : La Cage aux folle II, réalisé par Molinaro, et La Cage aux folles III sous la direction de Georges Lautner.