• L'Aile ou la cuisse (1976)

    Bon appétit !

    L'Aile ou la cuisse (1976)Chaque année, le "guide Duchemin" donne des sueurs froides aux restaurateurs : Charles Duchemin (Louis de Funès), critique gastronomique, décerne ou retire les étoiles des établissements qu'il teste sous des déguisements divers. Il espère voir son fils lui succéder à la tête de son empire. Mais Gérard (Coluche) est plus intéressé par le spectacle: il a crée, à l'insu de son père, un petit cirque amateur où il se produit avec ses amis. 

    Alors que Duchemin s'apprête à entrer à l'Académie française, il apprend que des restaurants étoilés sont rachetés par Jacques Tricatel (Julien Guiomar), propriétaire d'une chaine de "restauroutes". Décidé à contrer l'avancée de la malbouffe, Duchemin va entrainer son fils dans une guerre contre Tricatel. Mais son adversaire est un spécialiste des coups bas.

    Réalisé par Claude Zidi, L'Aile ou la cuisse est souvent vu comme un des succès "mineurs" de de Funès, malgré un très bon score d'entrée au box-office français. L'acteur, fatigué par deux infarctus, a considérablement ralenti son rythme de jeu: s'il a toujours ce "timming" parfait dans les gags, les cascades sont moins présentes dans son jeu et il ne grimace pratiquement plus . Il y a même un "adoucissement" de son personnage, toujours patron pète-sec mais néanmoins un peu moins condescendant envers ses subalternes.

    Le "passage de témoin" entre l'humour de De Funès et celui de Coluche se fait avec une tendresse qui se lit dans les yeux des comédiens, visiblement fans l'un de l'autre, l'adoubement de la nouvelle génération par l'ancienne.

    J'ai par ailleurs vu ce film comme un hommage à la carrière de De Funès, à commencer bien sûr par son personnage, un gastronome (on pense au Grand restaurant), sans oublier des seconds rôles comme Claude Gensac ("Ma Biche") en secrétaire ou Marcel Dalio ("Rabbi Jaccob") en tailleur. 

    Le thème du film, la malbouffe, est quasiment une augure de notre monde : en 1976, qui aurait pensé que le pétrole serait utilisé un jour pour concocter nos aliments ? On commençait tout juste à s'inquiéter des fameux "conservateurs" ! Il y a par ailleurs une séquence qui, lorsque j'ai vu le film pour la première fois, m'avait paru à la limite du film d'horreur : piégés dans l'usine de Tricatel, Charles et Gérard utilisent des morceaux de viande d'une forme étrange pour faire croire qu'ils ont été avalés par une machine à fabriquer des aliments en boites. La dernière scène du film est d'ailleurs une "chute" savoureuse !

    Sans être un "grand" de Funès, L'Aile ou la cuisse est un film sympathique, passage de relai entre deux genres d'humour et critique de l'industrie avec un arrière-goût prémonitoire.

    L'Aile ou la cuisse (1976)

    Julien Guiomar, Coluche, Louis de Funès et Philippe Bouvard.

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  • Commentaires

    1
    Mardi 3 Janvier 2023 à 18:57

    Une critique de film pour bien commencer l'année, bravo ! Il va falloir que je me relance dans les de Funès, pas vus depuis des décennies. L'usine de Tricatel est restée dans l'histoire du ciné et dans l'esprit des spectateurs.

      • Mardi 3 Janvier 2023 à 20:32

        Ça faisait longtemps ! (rire). Lorsqu'il est repassé dernièrement à la TV, je me suis rendue compte que j'avais beaucoup à dire sur ce film qui m'avait déjà marquée lors de mon premier visionnage. C'est néanmoins les regards qu'échangent de Funès et Coluche qui m'ont, cette fois, donné envie d'en parler sur le blog.

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