Clint, l'Africain.

John Wilson (Clint Eastwood) est l'un des meilleurs réalisateurs d'Hollywood. L'un des plus ingérables également. S'apprêtant à tourner un film en Afrique, il demande à son ami Pete Verrill (Jeff Fahey) de revoir le script.

Arrivé sur place, Wilson décide qu'il ne commencera son film qu'une fois qu'il aura abattu un éléphant...

Chasseur blanc, coeur noir porte la marque de son réalisateur et acteur principal : au travers un événement réel à peine déguisé (le tournage de L'Odysée de l'African Queen), il signe le portrait d'un homme qui refuse les conventions et les hypocrisies hollywoodiennes.

Le personnage de 'Wilson' peut être résumé dans la scène où il discute de la fin du scénario avec 'Pete' : les réalisateurs et les scénaristes sont des dieux qui créent des personnages, ils peuvent donc les faire mourir si bon leur semble, ainsi les films seraient proche de la vie.

Ce film parle aussi de cette Afrique écrasée par le racisme et la fatuité des blancs. Seul élément triste, cette obsession du héros d'abattre un éléphant parce que c'est "le plus grand des péchés" ; mais l'homme se  rapproche de son guide africain au point qu'il n'accorde plus aucune importance au tournage en préparation. Il faudra un drame pour qu'enfin notre "Chasseur blanc coeur noir" se craquelle et finisse par retourner à son occupation première : la réalisation.

Je crois bien qu'il me faudra encore quelques visionnages de Chasseur blanc, coeur noir pour en comprendre complètement toutes les nuances, toutes les subtilités. C'est ainsi avec la plupart des films d'Eastwood : ils paraissent "faciles" la première fois, mais plus on les regarde, et plus on y décèle des détails, des éléments qui aident à comprendre l'ensemble qui n'est pas si simple. À l'image de l'homme, finalement.