• Bronson's Loose Again !

    Bronson on the set.

    Bronson's Loose Again !En 2006, sortait le livre "Bronson's Loose - The making of the Death Wish films"(1). Paul Talbot s'y penchait sur la genèse et la production de la franchise qui rendit Charles Bronson célèbre aux États-Unis. Mais si ce livre était une mine d'informations, il laissait beaucoup de fans sur leur faim.

    Voici donc la "suite", intitulée "Bronson's Loose Again !", sous-titrée "On the set with Charles Bronson", il parle d'une grande partie des films que l'acteur tourna après être devenu l'icône 'Paul Kersey'.

    Après une brève biographie de l'acteur, on entre dans le vif du sujet avec 12 films dont Hard Times, Love and Bullets et Caboblanco (2), mais aussi la période "Cannon" marquée par les grandes oeuvres sentimentales que sont Ten to Midnight ou Kinjite.

    L'auteur revient sur la série du "Justicier" avec des interviews passionnantes de Robin Sherwood et Silvana Gallardo, qui jouaient respectivement la fille et la bonne de Kersey dans Death Wish 2, ainsi que des acteurs Robert F. Lyons (DW 2) et Kirk Taylor (le "Giggler" de DW 3).

    Les derniers chapitres du livre sont consacrés aux téléfilms que Bronson tourna à la fin de sa carrière, depuis Yes, Virginia, there is a Santa Claus jusqu'à la série Family of Cops (Act of Vengeance, datant de 1986, n'a pas été oublié).

    Passionnants sont les passages consacrés aux aléas de la préproduction et du tournage. Des scénaristes et co-scénaristes, interrogés par l'auteur, parlent de leur travail, souvent dénaturé par les producteurs ou les réalisateurs. Ainsi, David Engelbach, qui explique que, soumettant à Menahem Golan le scénario de ce qui deviendra Over the top, il se voit proposer d'écrire le script du deuxième épisode de Death Wish. Il élabore alors une histoire où le personnage de 'Kersey' cherche à éviter la violence jusqu'au moment où les voyous, après avoir volé son portefeuille, tentent de violer sa fille qui va se tuer en cherchant à leur échapper. Puis, alors que notre héros est parti se ressourcer dans la nature, il est capturé par un groupe de "survivalistes" qui vont le remettre dans le circuit de la violence.

    Mais lorsque Winner reprend le scénario, cela donnera le film que l'on connait.

    Bronson's Loose Again !Autre intérêt du livre, la façon dont Bronson était perçu par ses collègues. La plupart le décrivent comme tranquille, peu causant et solitaire entre les prises, mais très professionnel, connaissant son texte au cordeau. Les actrices parlent de lui comme un homme charmant, amical, parfois plaisantant avec elles - les témoignages de Katheleen Whiloite (Murphy's Law) et Jan Gan Boyd (Assassination) sont très amusants.

    Tous évoquent un acteur respecté pour sa carrière, mais très humain dans ses relations à autrui, même si l'on note ça et là des petites "piques", comme cette anecdote où une fan vient demander un autographe à l'acteur et que celui-ci l'envoie promener sans ménagement. Mais tout le monde (acteurs, équipe technique ou curieux) fiche généralement la paix à Bronson durant les pauses.

    Souvent, les personnes interviewées ne font pas de cadeau à Michael Winner, décrit comme un individu détestable, imbu de lui-même, désagréable avec les seconds rôles, mais qui filait doux dès que la star haussait la voix. A contrario, Jack Lee Thompson est souvent présenté comme un personnage charmant, attentif et sérieux dans sa façon de tourner, que notre moustachu respectait énormément.

    En filigrane, il est souvent question du scénario que Bronson avait écrit, basé sur sa jeunesse dans une ville minière de Pennsylvanie, et intitulé "1,90 $". Apparemment, beaucoup de gens (scénaristes, réalisateurs, producteurs) se sont intéressé à ce texte et il semble que certains ont voulu concrétiser le projet, mais pour des raisons diverses, cela ne s'est pas fait.

    À ce propos, je me suis souvent interrogée sur le fait que Bronson n'ait jamais eu envie de créer sa propre maison de production afin d'avoir une entière liberté artistique. Voici ce qui pourrait répondre à ma question : le co-scénariste de The Evil that men do, John Crowther, résume ainsi comment il voyait la façon de travailler de l'acteur : "L'éthique du mineur de fond : tu es payé pour un travail à la journée, tu fait le travail de la journée". En d'autres termes, Bronson s'est toujours vu comme un "ouvrier", un employé du cinéma, pas un artiste.

    Je crois que je vais arrêter là ma chronique, car j'ai l'impression que je vais résumer tout le bouquin ! Ne reste plus qu'à attendre "LA" biographie exhaustive et sérieuse sur Charles Bronson, qui compléterait ce présent livre et comblerait les fans.

    Bronson's Loose Again !

     

     

    Bronson's Loose Again ! - On the set with Charles Bronson, par Paul Talbot, aux éditions Bear Manor Media.

    Disponible sur Amazon.

     

     

    (1) Apparemment, je n'ai pas chroniqué ce premier livre...

    (2) Puisque le livre est en anglais, j'ai pris le parti de laisser les titres originaux des films évoqués.

     

     

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  • Commentaires

    1
    FJWalk
    Dimanche 6 Décembre 2015 à 09:35

    Pas encore lu, mais je le lirai avec plaisir... En pestant néanmoins contre le mauvais timing ! Ce n’est pas Robert F. Lyons, Kathleen Wilhoite ou les scénaristes de ses nanars à la Cannon qu’on aurait aimé entendre parler de Charley. Mais Hathaway, Marvin, Coburn, Leone, etc.

    De belles occasions manquées... 

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    2
    Dimanche 6 Décembre 2015 à 18:41

    Je suis d'accord avec toi...

    Il y a une chose qui m'a intrigué : la plupart des personnes qui ont côtoyé Bronson dans les années 80 et 90 durant les tournages parlent d'un homme "gentil, timide, peu causant mais relativement facile à vivre". On est loin du "Weed Soup Charlie", même s'il n'était pas vraiment un joyeux luron...

     

    3
    FJWalk
    Dimanche 6 Décembre 2015 à 21:50

    Dans sa soixantaine et après, Bronson était vedette depuis 15 ans, il n’était sûrement plus « amer et belliqueux » (comme l’avait décrit James Garner) et avait moins de raisons d’en vouloir au monde entier.

    Mais pour le coup, il était moins pittoresque de « Weed soup Charlie » ! yes

    4
    Lundi 14 Décembre 2015 à 16:23

    A part si un biographe persévérant collecte les entretiens sur Bronson depuis des décennies en vue d'un travail biographique futur (comme l'a fait un récent biographe de Wayne, pour un résultat gigantesque), nous n'aurons pas cette biographie ultime. Et quand bien même, faut-il ôter le voile ? En tout cas, au-delà de l'écriture, ce livre de Paul Talbot est un rêve pour tout fan hardcore

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