La" Carte du Tendre" façon Eastwood.

Après la mort de leur mère, Carolyn (Annie Corley) et Michael Johnson (Victor Slezak) découvrent qu'elle eut autrefois une liaison....

Nous sommes en 1963. Francesca Johnson (Meryl Streep) est seule dans la ferme familiale après le départ de son mari et de ses enfants à une foire agricole. Un voyageur stoppe devant chez elle : Robert Kincaid (Clint Eastwood), s'est perdu en cherchant un des ponts de la région qu'il doit photographier pour le compte du magazine "National Geographic".

Sur la route de Madison est un film superbe, que j'ai redécouvert avec un grand plaisir. Par petites touches, Eastwood filme l'éclosion de cette histoire d'amour dans ce petit coin de campagne "où tout se sait", où les femmes adultères sont méprisées, et où, petit miracle de discrétion, nos deux héros vont vivre leur passion hors du temps et de l'espace.

On parle de beaucoup de choses dans ce film : du "quand dira-t-on", de la culpabilité, de la solitude des femmes au foyer (la scène du début, où le petit déjeuner familial se déroule quasiment sans un mot, est une réussite du genre), de la vieillesse aussi : Streep et Eastwood sont marqués par les rides, leurs vies respectives, le poids du passé.

Nous sommes loin des "bluettes" d'adolescence, du moins en apparence, car la passion qui va habiter ces deux êtres durant quatre jours va les rajeunir. Et lorsque vient pour 'Francesca' le moment de choisir entre sa famille et son amant, on peux être au départ déçu par sa décision, mais on finit par la comprendre, car c'est exactement celle qui va, par résonance, permettre à ses deux enfants devenus adultes de faire le point sur leurs propres vies.

La dernière rencontre des deux amants sous la pluie est l'une des scènes les plus magnifiquement douloureuses du cinéma.

Sur la route de Madison est peut-être l'un des plus beaux films d'amour qui soit... sinon le plus beau.