Le choix est difficile, non ?

Sergio Leone a certainement prit à son compte la célèbre phrase d'Alfred Hichckock "Un film est réussi lorsque le méchant est réussi". Et il a réussit assurément trois des vilains les plus inoubliables du western.

Dans l'ordre chronologique, nous avons donc 'El Indio', intérprèté par Gian Maria Volontè : Dès sa première apparition à l'écran, il assassine froidement son compagnon de cellule qui lui a révélé le secret de la banque d'El Paso, avant de faire un carnage lors de son évasion de prison. Personnage psychopathe, au cerveau bouffé par la drogue, il aime visiblement voir souffrir ses victimes ; Volontè donne une vision sans fioriture de cet ordure traversé de folie.

'Santanza' (Lee Van Cleef) est "la brute" du troisième western de Leone : froid, calculateur, sans état-d'äme, il execute un homme de sang-froid, en fait torturer un autre en obligeant un soldat à jouer de la trompette (tiens...), et colle aux basques de 'Blondin' et 'Tuco' pour qu'ils le conduisent au magot.  Van Cleef apporte son physique des plus particuliers à ce personnage irrémédiablement pourri.

'Frank' (Henry Fonda) est comme une synthèse des deux précèdents : froid et calculateur comme 'Sentenza', il possède le sadisme d''El Indio' le poussant à pendre un homme de manière horrible sous les yeux de son frère, à tuer un enfant, à violer une femme et même à...faire sauter à coups de feu les bretelles et la ceinture de son "indic" Wooble. Fonda est un 'Frank' ironique, méprisant et pourtant extraordinairement charismatique : Leone filme son visage et surtout ses yeux bleux avec un soin confinant à l'amour. On sent que le réalisateur à trouvé là son "méchant" ultime, séduisant mais monstrueux.

Alors je ne sais pas pour vous, mais pour moi, le pire salaud de l'univers de Leone, du western et du cinéma en général c'est bel et bien 'Frank', sans conteste.