Grandeur et décadence du cinéma.

Gérard Depardieu dans la tourmente : après la diffusion d'un documentaire télévisé le montrant tenant des propos misogynes, le voilà accusé de viols et d'agressions sexuelles par des actrices. En quelques jours, l'histoire devient une affaire d'État, le président y allant de son opinion, tandis qu'une tribune signée de personnalités est publiée dans le journal "Le Figaro", dénonçant le "lynchage médiatique" de l'acteur. Et ça n'a pas loupé : au moment où j'écris ces lignes (30/12/23), le milieu du cinéma est coupé en deux et la presse est au taquet.

Voilà pour le résumé de cette affaire. Et, si j'ai mis tout ce temps à réagir sur Ana'Blog, c'est en grande partie parce que... je m'en fiche !

Je reconnais volontiers que Gérard Depardieu est un géant du cinéma français, capable de passer du polar à l'adaptation de romans, du "cinéma d'auteur" au film "pop corn" américain, aussi à l'aise chez Bertrand Blier que chez Ridley Scott, chez Resnais ou chez Zidi. La liste est longue des réalisateurs qui ont mis en lumière son abatage, sa carrure et son "énaurmité" gargantuesque.

Pourtant, si je ne devais retenir qu'un seul rôle de l'acteur, ce serait celui de 'Cyrano de Bergerac', dans l'adaptation éponyme de Jean-Paul Rappeneau. Le reste de sa filmographie ne m'inspire pas tellement, et ses frasques hors caméra, si elles m'ont d'abord fait sourire, ont tendance aujourd'hui à me "saouler" quelque peu. Pourtant, même si je ne suis pas étonnée des accusations qui lui tombent dessus aujourd'hui, je ne peux m'empêcher de ressentir une certaine forme de dégoût pour l'ambiance générale qui émane de tout ceci :

"L'Affaire Depardieu" n'est pour moi qu'un des - très - nombreux symptômes de la décadence de notre société. Si, au départ, j'étais d'accord avec "Mee Too" et la mise à l'index des "gros co***rds" qui se croient tout permis, le temps passant, je ne me fais plus d'illusion. Après Depardieu, d'autres vont certainement être à leur tour sur la sellette. Et bientôt, on ira  jusqu'à faire des procès à des personnalités décédées. Le pire, c'est que malgré tout, rien ne changera. Tout cela finit par m'écœurer. 

Alors je m'excuse auprès de mes lecteurs, mais je n'ai pas envie de parler de toute cette... comment dire sans être impolie ? Ce remue-ménage nauséabond qui n'apporte rien à personne, et surtout pas au cinéma.