Village moribond, école en danger, vieux garçon illettré.

Alice (Julia Piaton) est à la fois la maire et l'institutrice du petit village breton de Kerguen. La jeune femme se démène pour sauver le bourg de la désertification, d'autant plus que son école risque de fermer.

Un jour, Émile (Michel Blanc), sexagénaire mal embouché, s'impose dans la classe d'Alice avec la ferme intention de réapprendre à lire et à écrire. 

Les Petites victoires de Mélanie Auffret est un genre de film que j'aime mais qui m'attriste toujours un peu : en effet, derrière la comédie pointe la description d'une France rurale en perte de vitesse, d'un village où la boulangerie et le café sont fermés, où il n'y a plus de médecin, où le manque d'élève signifie la fermeture prochaine de l'école.

L'institutrice/maire qui se bat contre l'administration, le vieux garçon mal dégrossi mais malheureux : Julia Piaton et Michel Blanc sont parfait dans ces rôles qui sont facilement "casse-gueule" mais qu'ils campent avec justesse sans tomber dans le pathos. Dommage que l'histoire d'amour entre 'Émile' et 'Claudine' (Marie Bunel), si touchante, soit laissée un peu de côté.

Autour d'eux, des acteurs qui font aussi leur preuve, comme Lionel Abelanski en adjoint plein de bonne volonté, India Hair en sœur cynique et terre-à-terre de l'héroïne, ou Marie-Pierre Casey en vieille habitante au franc-parler. 

Mention spéciale aux enfants-acteurs, surtout une fillette (je ne connais pas son nom), dont la frimousse et les réparties font penser au 'Petit-Gibus' de La Guerre des boutons (version 1962, bien sûr !).

Les Petites victoires est un film qui m'a beaucoup plu, même si j'ai trouvé la fin un peu trop douce-amère.