"Let's go..."

Un critique à écrit un jour, à propos des films de Sergio Leone "Ce qui est dit est rarement important, ce qui est important est rarement dit". Je pense que cette phrase convient aussi à La Horde sauvage de Sam Peckinpah.

Car en regardant ce film, on s'apperçoit très vite que derrière les fous-rires, les engueulades, les actions de cette bande menée par Pike (William Holden), il y a une intense amitié qui ne se dit jamais. Ces bandits, qui n'hésitent pas à tirer dans le tas, qui volent une cargaison d'arme au nez et à la barbe de l'armée, qui s'amusent comme des gamins dans le petit village mexicain savent très bien que la fin sera violente.

Cette troupe de quinquagénaires a décidé (sans doute dès leur jeunesse) qu'ils traverseront l'existence sans se préoccuper du lendemain ; car ce qui compte pour eux, c'est aujourd'hui, le "jeu" qu'ils joueront, la bouteille ou la fille qu'ils se partageront. Est-ce la peur de l'avenir, ou au contraire une certaine "sagesse" qui leur murmure de profiter des bons moments, la fin arrivant toujours trop tôt ?

Avant le "barroud d'honneur" de nos héros, Pike annonce à ses hommes "on y va". Et, comme je l'ai dit en début de post, le dialogue devient inutile...

La Horde sauvage est un film sur la fin d'une époque, un thème cher à Peckinpah. Deke Thorton (Robert Ryan) traque son ancien complice Pike pour échapper à la prison, et son dégout est augmenté par les bounty killers qui l'accompagnent, personnages abjects qui se battent pour dépouiller les cadavres. Lorsqu'à la fin il décide de rejoindre le vieux Freddie (Edmond O'Brien) , seul survivant de la Horde, c'est avec un sentiment de délivrance et de désoeuvrement mélé. 

Les temps ont changés, oui, et il est inutile de l'exprimer en un discours...