Le plus politique de la série.

1991. Une vingtaine d'années sont passées depuis les évènements du précèdent film. Une épizootie ayant décimé les chiens et les chats, les singes, après avoir été des NAC, sont devenus esclaves des humains. Armando (Ricardo Montalban) arrive à New York accompagné de Caesar (Roddy McDowall), le fils de Cornelius et Zira. Mais très vite, le jeune chimpanzée va se révolter contre la façon dont sont traités ses semblables...

La Conquête de la planète des singes, réalisé par Jack Lee Thompson, est le plus politique de toute la série. Derrière la traite des simiens, comment ne pas voir une allusion à celle des esclaves ? Le film date de 1972, et évidement, les références aux émeutes raciales ne sont assurément pas fortuites. Dans le même genre d'idée, les seuls humains qui aident Caesar sont Armando (un "saltimbanque") et...Mc Donald (Hari Rhodes), un afro-américain, deux personnes qui, pour des raisons diverses, ont connu la discrimination.

J'ai noté pour ma part que les uniformes des policiers (vestes à revers, casquettes "allemandes" et bottes) renvoyaient directement au régime nazi, tous comme le discours du Gouverneur Breck (Don Murray), qui donne aux singes des noms de "vermines" "purulances" et autres "cancer"...

Une autre particularité : les chimpanzées portent des vêtements verts. Dans les films précèdents, ce code couleur perdure...alors que les gorilles et les orangs-outans sont en orange...

Si notre ami Caesar mène la révolte des singes, son discours "pacifiste" final est en porte-à-faux par rapport aux massacres perpetrés par ses troupes quelques minutes auparavant. On peut imaginer que, ayant été élevé par un humain qui le respectait, il n'ai pas envie d'être l'instrument de la fin de l'humanité, mais j'ai appris qu'au départ, les gorilles massacraient le Gouverneur Breck à coups de crosses ; mais les producteurs, qui voulaient un film "tout public", ont changé cette version, et ajouté le discours du chimpanzée...

Bref, La Conquête de la planète des singes est un bon film de SF, qui exploite les thématiques de la révolte des oprimés sans grand génie, certes, mais s'inscrit dans la continuité de la franchise.