Un étrange génie décadent... ou un monstre devant et hors écran ???

Né Nikolaus Karl Gûnther Naksynski le 18 octobre 1926 à Zoppot (aujourd'hui Sopot) en Pologne, cadet des quatre enfants d'un pharmacien allemand d'origine polonaise et d'une fille de pasteur. Elevé dans la misère, le futur Klaus Kinski commet très tôt des petits larcins.

Mobilisé en 1944 dans une armée allemande en déroute, il est blessé au combat. Après la guerre, le jeune Klaus Kinski se tourne vers le théâtre et en 1947, et interprète deux pièces de Jean Cocteau : La Machine à Ecrire et La Voix Humaine ; dans cette dernière, il joue un long monologue dans le rôle d'une femme déséspérée : la pièce fera scandale.

Klaus Kinski débute au cinéma en 1948, et quitte l'Allemagne afin de tourner dans de nombreux pays, trouvant des rôles secondaires comme dans Le Temps d'aimer et le temps de mourir de Douglas Sirk en 1958, ou Le Docteur Jivago de David Lean en 1965.

Dans les années 60, on le retrouve dans des séries B italiennes et des westerns, comme Le Grand Silence de Sergio Corbucci  ou Pour quelques dollars de plus de Leone qui le feront connaître en France, où il trouvera sa place dans des films comme L'Important c'est d'aimer en 1974 ou Mort d'un Pourri en 1979.

Klaus Kinski est l'inventeur d'une façon très particulière d'entrer dans le champ de la caméra : d'abord de profil, puis se tournant de face, sans sembler bouger et sans que la caméra ne fasse de mouvement : c'est la "vis Kinski".

L'acteur rencontrera son "alter égo" en la personne du cinéaste Werner Herzog, avec lequel il tournera cinq films,  dont l'envoutant Aguirre, la colère de Dieu, trouvant ainsi la consécration au cinéma. Herzog consacrera à son acteur fétiche un documentaire, Ennemis Intimes (1999), où la folie de Kinski est contrebalancée par les témoignages de ceux qui l'ont cotoyé.

Klaus Kinski est connu pour ses colères homériques sur les plateaux de tournage et même en dehors ; il affirme avec cynisme qu'il choisi les films en fonction de son cachet et de la durée du tournage, se vantant d'avoir refusé de tourner avec Spielberg et Kurosawa qui ne lui proposaient pas assez.

En 1975, cet étrange acteur de sa propre vie publie son autobiographie, traduite en français l'année suivante sous le titre "Crever pour vivre" ; sa propre famille sera tellement choquée du contenu de l'ouvrage qu'elle le reniera.

En 1989, Klaus Kinski réalise son film Kinski Paganini, dans lequel il joue aux côtés de son fils Nikolaï ; celui-ci sera le seul membre de sa famille à assister aux obsèques de son père.

Klaus Kinski meurt d'une crise cardiaque à Lagunitas en Californie, le 23 novembre 1991, à l'âge de 65 ans. Ses cendres  seront dispérsées sur l'Océan Pacifique.

Il laisse derrière lui trois enfants, qui deviendront acteurs : Pola, née en 1954, Nastassja, née en 1961 (la plus connue, notament pour le film Tess de R. Polanski) et Nikolaï, né en 1976, qui joue dans Aeon Flux en 2005.