• Harry Brown

    Un petit vieux anodin, en pardessus noir...  

    Harry BrownHarry Brown (Michael Caine) est un marine à la retraite. Son quotidien est des plus mornes : visites à sa femme mourante à l'hôpital, et parties d'échecs avec son vieil ami Leo. Celui-ci lui fait part de ses inquiètudes : il est régulièrement ennuyé par des petits voyoux du quartier. Harry lui recomande de laisser la police s'en occuper.

    Lorsqu'un matin, l'inspectrice Frampton (Emily Mortimer) lui annonce que Leo a été battu à mort par de jeunes malfrats, Harry, déjà déstabilisé par la mort de son épouse, va s'enfoncer dans une spirale de violence.

    Daniel Barber, réalisateur d'Harry Brown, a vu Un Justicier dans la Ville. Cela se sent dans l'ambiance générale du film, avec un héros anodin, petit vieux qui est absolument pacifiste malgré son passé militaire (ou peut-être même à cause de cela), que le vide laissé dans sa vie par la disparition de deux personnes qui comptaient pour lui va précipiter dans une croisade déséspérée.

    Il y a aussi la déscription des "caïds", que l'on devine collant à la réalité des cités d'aujourd'hui. Des jeunes dont le père est en prison, qui préfèrent dealer de la drogue ou des armes plutôt que de travailler. Barber, comme Michael Winner, décrit une société en état de décomposition avancé, avec une police dépassée par les événements, des bandes qui font la loi dans les lotissements, des personnes âgées qui subissent.

    A près de quarantes ans d'intervale, deux réalisateurs (anglais, est-ce un hasard ?) donnent un coup de pied dans la fourmillière. Bien sûr, on pourrait objecter que le film de Winner se passe aux USA, pays du "Second Amendement", à une époque où New York était considéré comme l'une des villes les plus dangereuses du monde.

    Mais au regard de nos faits-divers récents et tragiques, l'Angleterre d'Harry est furieusement semblable à notre pays...Dérangeant, n'est-il pas ?

    Lorsque le cinéma nous présente un miroir de nos sociétés malades, cela donne des chefs-d'oeuvre de subversion, certes, mais cela nous enseigne également une chose : malgré des millénaires de civilisation, les enseignements judéo-chrétiens et l'envie de vouloir, coûte que coûte, vivre ensemble, nos comportements les plus primaires sont toujours là, enfouis, prêts à ressurgir. Que l'on soit du côté du bien comme du mal.Harry Brown

    Note : sur le dos de la jaquette du DVD, Harry Brown est comparé à Gran Torino de Clint Eastwood. Rien n'est plus faux : le film d'Eastwood parle d'un homme qui s'est carapaçonné dans la misanthropie, et qui revient à la vie grâce à son jeune voisin. Alors qu'Harry garde toujours son humanité intacte, comme en témoigne la scène dans le repère des fourgueurs d'armes : il sauve la vie de la jeune junkie.

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