• Rue des Prairies (1959)

    "T'es plus dans le coup, papa"

    Rue des Prairies (1959)1942. Prisonnier de guerre, Henri Neveux (Jean Gabin) est libéré suite au décès de sa femme. Il retrouve ses deux jeunes enfants, Louis et Odette, et découvre que son épouse a eu un garçon, conçu lors de son absence.

    1959. Contremaître sur les chantiers, Henri a élevé seul ses trois enfants. Louis (Claude Brasseur), est un espoir du cyclisme français. Odette (Marie-José Nat), vendeuse dans un magasin de chaussures, devient mannequin. Seul Fernand (Roger Dumas), l'enfant adultérin, semble mal tourner : renvoyé de son lycée après une bagarre, il est placé par son père en pension, mais n'a aucun goût pour les études.

    Réalisé par Denys de La Patelière, d'après un roman de René Lefèvre, Rue des Prairies est un joli film possédant deux niveaux de lecture.

    En premier lieu, nous avons l'ingratitude de la jeunesse, les deux ainés se révélant carriéristes sous couvert de revendication de la liberté, le dernier se révoltant à la manière de l'ado qu'il est encore.

    Mais c'est aussi et surtout un film sur la fin d'une époque, celle des quartiers populaires de Paris, alors qu'en banlieue, les barres d'immeubles commencent à apparaitre.

    Henri Neveux devient obsolète aux yeux de ses deux ainés, obnubilés par l'argent et la réussite. Ainsi Louis accepte de magouiller avec son entraineur (Alfred Adam) tandis qu'Odette devient la maîtresse d'un industriel (Roger Tréville) qui a l'âge d'être son père.

    Pourtant, c'est le "mouton noir" qui va au final être plus proche de son "père", dans une scène à la fois émouvante et, hélas, naïve : malgré ce final optimiste,  les années 60, et sa jeunesse avide et révoltée, vont balayer un monde de voisins sympathiques et de bistrots chaleureux.

    Le dialogue, signé Michel Audiard, est un régal, comme toujours, et l'on se délecte de la confrontation Gabin / M. J Nat ou de la scène où le père rend visite au riche amant de sa fille.

    Rue des Prairies est à la fois un chef-d'œuvre et un douloureux rappel d'une époque révolue : le monde d'Henri Neveux s'efface devant l'argent, les tricheries, l'irrespect des valeurs familiales.

    Rue des Prairies (1959)

    Marie-José Nat, Claude Brasseur et Roger Dumas

     

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  • Commentaires

    1
    Dimanche 20 Juin 2021 à 14:43

    Très intéressant, je ne connais pas du tout ce film.

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