Bronson face au terrorisme.

En juin 1976, un avion d'Air-France en provenance de Grèce est détourné sur Entebbe par des terroristes palestiniens. Yitzhak Rabin (Peter Finch) refuse la négociation mais hésite à envoyer un commando. Celui-ci finira par se rendre à l'aéroport d'Ouganda où les passagers israëliens ont été séparés des autres et gardés en otage. Dirigés par le Commandant Dan Shomron (Charles Bronson), les soldats de Tsahal se débarassent des geoliers et libèrent les prisonniers.

Tourné quelques semaines seulement après les évènements dramatiques qu'il décrit, Raid sur Entebbe est un téléfilm d'Irvin Kershner, sorti en 1977 sur les écrans français. J'ai vu 2 DVD de ce film en deux semaines : Le premier que j'ai visionné était l'enregistrement d'une vieille VHS en VF et relativement abimée. Le deuxième est édité par Calysta - Sidonis, connus pour la qualité de leurs produits, et je dois dire que la différence est flagrante : ainsi, la "version" Calysta est restaurée et augmentée de scènes qui n'apparaissent pas dans la version "cheap".

Revenons au film, qui se décompose en trois parties : la prise d'otage proprement dite, avec l'arrivée à l'aéroport d'Entebbe et les interventions grand-guignolesques d'Idi Amin Dada (Yaphett Kotto), à la fois drôle et inquiètant, les discutions au sommet du Gouvernement d'Israël, et enfin la préparation et l'envoi du commando de libération des otages, seules scènes où apparait Bronson. C'est un fait que réunir les noms de Bronson, Buccholz (le terroriste allemand) et Eddie Constantine dans le rôle du commandant de l'avion permet de faire de ce film un "drame historique" destiné au marché internationnal.

Il n'empêche que chaque acteur joue de manière convaicante. Malgré l'aspect dramatique de l'histoire, les apparitions d'Amin Dada, proprement suréaliste dans son besoin d'être mis en avant en "sauveur d'otages", sont bien rendues par un Yaphett Kotto en pleine forme. Horst Buccholz est froid à souhait et Bronson est bon dans un rôle un peu effacé mais au coeur de l'action ; Peter Finch, Martin Balsam, Robert Logia sont eux aussi à la hauteur. On peut dire que ce film est un ancêtre des "docu-fictions" actuels ; il est à noter que dans les bonus, nous avons une très interessante analyse de l'oeuvre par François Guérif.

Il y a des téléfilms basés sur des faits réels et dramatiques, tournés avec des stars et qui versent trop souvent dans le patho, mais heureusement Raid sur Entebbe échappe quelque peu au sentimentalisme à outrance et surtout au manicheisme, grâce sans doute au réalisateur et aux acteurs.