• Le Flingueur (1972)

    Sulfureux ?

    Le FlingueurPour inaugurer la rubrique "LES FILMS DE CHARLES BRONSON", j'ai décidé de m'attaquer à du lourd : THE polar "crypto-gay" de Michael Winner.

    Arthur Bishop (Charles Bronson) est un tueur professionnel, un spécialiste qui ne laisse rien au hasard, froid et méthodique, qui va un jour rencontrer Steve McKenna (Jan-Michael Vincent), un jeune homme en qui il va déceler un potentiel de tueur...

    Polar crypto-gay, en effet, Michael Winner l'ayant reconnu lui-même dans son livre : il n'aurait jamais osé donner les explications à un Bronson hyper-viril, et on comprend pourquoi !

    Ainsi, quant on voit Bishop lorgner Steve dès la première apparition de celui-ci à l'écran, on se dit que Winner savait mener sa barque. Il y a bien sûr d'autres indices diséminés ici et là par un réalisateur facétieux : un Bronson engloutissant un cornetto en filant une de ses futures victimes, Steve s'installant chez Bishop alors que rien dans le scénario ne le justifiait ; de plus, il y a une étrange ressemblance physique entre les deux hommes : de là à dire "qui se ressemble, s'assemble"...

    Jan-Michael Vincent était un jeune acteur très prometteur, et il est bien dommage que sa carrière ait été écourtée par son penchant pour la bouteille : il est extraordinaire de froideur et de détachement dans le rôle de Steve ; en fait, son personnage n'est ni plus ni moins qu'un psychopathe, et il l'a très bien rendu... 

    Ce film est marqué de scènes qui donnent le ton : la séquence du suicide de la petite amie de Steve, par exemple : les deux hommes discutent froidement des symptômes sans se préoccuper de la jeune femme ; c'est à mes yeux un exemple du cynisme dont peut faire preuve le réalisateur quant à la description du monde des tueurs à gages.

    Quant à la scène où Bishop se rend chez une call-girl (interprêtée par Jill Ireland, comme il se doit), elle aussi est typique de ce Le Flingueurmonde : nous sommes entre "professionnels", et la femme, une fois son "travail" terminé, retrouve sa froideur pour expliquer l'augmentation des tarifs, à cause de "l'extra" que représente l'écriture des lettres d'amour...

    Le Flingueur est une réussite complète, que l'on veuille ou non y voir un sous-texte qui n'est après-tout pas si sulfureux que cela : Michael Winner nous a donné un des meilleurs polars des années 70, qui n'a pas vieilli d'un iota : n'ayant pas vu le remake sorti récement avec Jason Statham, je me permets néanmoins de penser qu'il n'y a surement pas photo entre les deux films.

    « Rien que pour Lemmy...Les seins de Claudia... »

  • Commentaires

    1
    lemmy
    Samedi 9 Juin 2012 à 22:33

    Il faudra que je revoie "le flingueur". Le remake n'a aucun intérêt car tout ce qui faisait l'intérêt du film avec Winner est évacué, absolument tout, pour donner un film d'action lambda oubliable dans la seconde après sa projection, si ce n'est avant.

    2
    Evy
    Mercredi 17 Décembre 2014 à 23:32

    Vu aujourd'hui et j'ai adoré ! Les deux acteurs principaux sont excellents, la mise en scène très dynamique et la musique de Jerry Fielding (j'adore ce compositeur) porte le tout.

    3
    Evy
    Jeudi 18 Décembre 2014 à 00:44

    Une musique de Jerry Fielding, un personnage nommé Bishop et un certain cynisme... Pas un peu fan de Peckinpah le Michael Winner ? winktongue

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