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L'Horloger de Saint-Paul (1974)
Le père de l'assassin.
Michel Descombes (Philippe Noiret), paisible horloger du quartier de Saint-Paul à Lyon, reçoit un matin la visite de deux policiers. Après avoir inspecté sa boutique et son appartement, les deux hommes le conduisent devant le commissaire Griboud (Jean Rochefort).
Ce n'est qu'à ce moment que Descombes apprend le fin-mot de l'histoire : la veille, son fils Bernard (Sylvain Rougerie) a tué un vigile sans mobile apparent.
L'Horloger de Saint-Paul, tout premier film de Bertrand Tavernier, est adapté d'un roman de Georges Simenon. L'action du livre se passe aux États-Unis, le réalisateur l'a transposé dans sa ville natale de Lyon. La description de ce petit-bourgeois qui, au fur et à mesure qu'il "découvre" son fils, voit ses certitudes s'écrouler est fascinante. En parallèle, l'amitié qui se noue entre lui et le commissaire est intéressante.
Certains personnages sont "caricaturaux", comme les deux journalistes, l'un sans-gêne (Jacques Hiling) l'autre opportuniste (Clotilde Joano), ou les "collègues" de la victime venus fracasser les vitres de l'horlogerie. Mais cela ne nuit pas à une histoire toute simple de fait, celle d'un père qui n'a pas vu grandir son fils.
Le contraste entre la première scène (le repas entre amis dans le restaurant) et la dernière (la visite au parloir) est poignant, notre horloger finissant par prendre fait et cause pour son rejeton, malgré le crime dont celui-ci est coupable.
D'ailleurs, lorsque le mobile du meurtre et par là-même la personnalité de la victime sont connus, nous ne pouvons pas vraiment en vouloir à deux jeunes gens à peine sortis de l'adolescence et confrontés à l'ignominie. C'est comme cela que j'ai compris les paroles de 'Descombes' au tribunal, lorsqu'il dit en substance être du côté de son fils.
L'Horloger de Saint-Paul est un bon film, que l'on peut qualifier de film "Noir" et de chronique sociale à la fois.
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Commentaires
Comme souvent chez Tavernier, un film d'une rare finesse de jeux et d'écriture.