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John Carpenter
Le Maitre de l'horreur
John Howard Carpenter nait le 16 janvier 1948 ; son père, professeur de musique, lui apprend à jouer du piano et du violon. Mais c'est grâce à sa mère, qui l'emmenait régulièrement au cinéma, qu'il caresse le rêve d'être réalisateur.
Dès l'adolescence, il utilise la caméra offerte par son père pour mettre en scène des courts-métrages d'horreur et de science fiction, deux de ses genres de prédilection avec le western.
Après le lycée et l'université, John Carpenter intègre l'University of Southern California's School of Cinematic Arts (U.S.C), l'une des écoles de cinéma les plus réputées des États-Unis, dont il sortira diplômé en 1971.
Il y est encore étudiant lorsqu'il participe en tant que coscénariste, monteur et compositeur, au court-métrage The Resurection of Bronco Billy, réalisé par James Rokos, qui obtiendra l'Oscar 1970 du meilleur court-métrage de fiction ; ce film sera acheté par Universal qui le diffusera dans les salles en avant-programme pendant deux ans.
Le premier long-métrage de John Carpenter, Dark Star (1974), est une parodie des space opera et, malgré une diffusion confidentielle, le film obtiendra de nombreux prix.
Le jeune réalisateur en est néanmoins réduit à écrire des scénarios pour les studios, notamment Columbia ou la Batjac ; on lui doit le script des Yeux de Laura Mars.
En 1976, l'occasion est enfin donnée à Carpenter de réaliser son deuxième film. S'inspirant de son western favori, Rio Bravo, il signe Assaut, dont il écrit le scénario avec sa compagne Debra Hill, la musique, et le montage (sous le pseudonyme de "John T. Chance", du nom de Wayne dans le film de Hawkes). Le film n'est que moyennement apprécié aux U.S.A, mais connait un grand succès en Europe.
John Carpenter réalise ensuite pour la télévision un film en hommage à Alfred Hitchcock, Meurtre au 43ème étage, puis s'inspire de Psychose pour mettre en scène son troisième film...
Bénéficiant d'un casting inspiré (Jamie Lee Curtis, fille de Janet Leigh, et Donald Pleasance), Halloween, connu aussi sous le nom de La Nuit des masques, est son premier vrai grand succès cinématographique ; il obtiendra un premier prix de la critique au Festival d'Avoriaz.
Carpenter tourne ensuite pour la TV un film sur la vie du King, Le Roman d'Elvis. L'acteur principal, Kurt Russell, nouera avec le réalisateur une amitié qui les conduira à se retrouver quelques temps plus tard...
Entre temps, John Carpenter signe un contrat de deux films avec la firme AVCO Embassy Pictures. Le premier, Fog, est un hommage à H.P. Lovecraft et Edgar Allan Poe, ainsi qu'à un film d'horreur anglais des années 50, The Crawling Eye.
Sorti en 1980, Fog connait un grand succès public bien que certaines critiques le jugent trop "traditionnel". Pour cette oeuvre, Carpenter remporte pour la deuxième fois le Prix de la critique à Avoriaz.
Le réalisateur fait appel à son ami Kurt Russell pour son film New York 1997, oeuvre de SF. Entouré de Donald Pleasance, Lee Van Cleef et Jamie Lee Curtis, l'acteur interprète Snake Plissken, un ex-taulard qui doit secourir le président des États-Unis, coincé dans un Manhattan transformé en pénitencier géant.
John Carpenter cosigne avec Debra Hill le scénario de Halloween 2, mais accepte que la réalisation en soit confiée à un autre (Rick Rosenthal, en l'occurence), et met en scène The Thing (1982). Ce film d'horreur est très mal accueilli, souffrant de la comparaison (ridicule à mon sens) avec E.T, l'extra-terrestre qui était sorti quelques semaines plus tôt. Ce n'est qu'au fil des sorties VHS puis DVD que cette oeuvre sera reconnue comme l'une des meilleures du "Maitre de l'horreur", comme on l'appelle dorénavant.
L'échec de The Thing n'entache pas la réputation de Carpenter, à qui la Columbia demande d'adapter le roman de Stephen King, Christine ; le film sera un succès.
Son oeuvre suivante, Starman (1984), est celle qui lui ressemble le moins : curieux film d'amour entre un extra-terrestre et une humaine, ce "E.T pour adulte" (dixit Carpenter lui-même) ne déplacera pas les foules. Les grands studios se détournant de lui, le réalisateur revient vers le cinéma indépendant et tourne Prince des ténèbres, avec l'un de ses acteurs fétiches, Donald Pleasance.
Suivra l'excellent Invasion Los Angeles, au propos férocement politique (et anti-Reaganien) : des extra-terrestres contrôlent les médias, la police et les hautes sphères et asservissent le peuple via des messages subliminaux... De nouveau mal accueilli par la critique, malgré un score honorable au box-office, ce film est un des meilleurs de Carpenter.
Après Les Aventures d'un homme invisible (1992), "véhicule" pour Chevy Chase dont Carpenter n'assure que le travail de réalisation, il revient à la télévision pour Petits cauchemars avant la nuit, pilote d'une série qui ne verra jamais le jour.
En 1994, L'Antre de la folie, hommage à Lovecraft et King, sera un échec, tout comme Le Village des damnés l'année suivante, et Los Angeles 2013, suite de New York 1997.
Après Vampires (1998), puis Ghosts of Mars (2001), Carpenter a réalisé en 2010 The Ward, mais il semble que le feu sacré du Maitre de l'horreur se soit éteint...
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Commentaires
Voilà un de mes réalisateurs préférés, un frondeur. Ses réussites sont majeures et rentre-dedans. Comme Carpenter l'a dit "En France, je suis considéré comme un auteur, en Allemagne, comme un metteur en scène, en Angleterre, comme un réalisateur de films d'horreur, et aux Etats-Unis, comme un fainéant". Je ne sais si son feu sacré s'est éteint, c'est plus simplement que plus personne ne va lui proposer un budget pour un film à la Carpenter et qu'il est blasé d'Hollywood, vivant bien des droits des nullissimes remakes de ses films. Avant "The ward", il a réalisé en 2005 un épisode extraordinaire de la première saison des Masters of Horror : "La fin absolue du monde". Et tu oublies de citer dans sa filmographie "Les aventures de Jack Burton".