Un autre film sur la "légende" et la "réalité"...

Jean-Claude Van Damme, de retour en Belgique après un tournage et divers problèmes personnels, se rends dans une poste, sous les yeux admiratifs de deux fans, lorsque soudain, des coups de feu éclatent et la sirenne d'alarme de l'établissement se fait entendre...

JCVD de Mabrouk el Mechri est à mes yeux un film étrange. Dès le début, l'acteur est désacralisé : ainsi, lorsqu'il tente vainement de faire entendre son avis à un réalisateur qui visiblement se fout de lui, le considérant uniquement comme une "machine à fric", puis dans le tribunal où se règlent les comptes de son divorce, on est bien loin du benêt qui balance ses phrases "philosophiques" qui font rire le monde entier.

C'est vrai, ça, nous, on aimes imaginer un Jean-Claude Van Damme crétin, et voilà qu'arrive ce film qui nous montre un homme comme un autre, pris en otage dans un hold-up, et surtout prisonnier de son personnage à un tel point que les policiers le croient responsable de l'attaque. Les bandits de leur côté le placent dans la situation de "négociateur-VIP".

Ce pauvre Jean-Claude en prend plein la poire sur la durée : après l'humiliation du réalisateur et de l'avocat, le voilà aux prises avec la femme chauffeur de taxi, les flics, les preneurs d'otage, même de la foule qui se forme autour de la poste et qui scande son prénom ; tous, sans exception, attendent de la "vedette" qu'elle se comporte comme dans ses films d'action, l'acteur sympathique qui n'a pas le droit d'être fatigué, de se mettre en colère, d'avoir des doutes...

JCVD est en fin de compte un film qui démonte le mythe de l'acteur, et que Van Damme ait accepté de le tourner prouve qu'il est moins idiot qu'on ne le pense...