• Gérard Oury (1919-2006)

    Un maître du rire français.

    Gérard OuryDe son vrai nom Max-Gérard Houry Tannenbaum, le futur Gérard Oury nait à Paris le 29 avril 1919, d'un père violoniste, Serge Tannenbaum, et d'une mère journaliste, Marcelle Houry. Il suit des études tranquilles à Janson-de-Sailly où ses condisciples sont François Perrier, Jean Dutourd ou Maurice Siegel.

    A 17 ans il suit les cours de René Simon puis entre au Conservatoire en 1938 où il côtoie Bernard Blier et retrouve François Perrier.

    En 1939, il devient pensionnaire à la Comédie-Française où il interprète Britannicus. Mais l'année suivante, il doit échapper aux mesures anti-juives établies par l'occupant, entrainant avec lui sa compagne l'actrice Jacqueline Roman, qui lui donnera une fille, Danièle, en 1942. Le couple se réfugie d'abord en zone libre, à Marseille, où Gérard Oury participe à des pièces radiophoniques avant d'être engagé dans une revue aux côtés de Rellys et Raimu, qui le prend en amitié. C'est à cette époque qu'il fait ses débuts d'acteur de cinéma dans Les Petits riens et Médecin des neiges.

    Néanmoins, Gérard et sa famille doivent quitter la France et s'installent d'abord à Monaco puis à Genève. Après la guerre, ils reviennent au pays où le futur réalisateur retrouve la Comédie-Française.

    Gérard Oury (1919-2006)Il monte sur les planches (Les Vivants d'Henri Troyat au Vieux-Colombier en 1945), et fait de la figuration dans des films : Antoine et Antoinette (Jacques Becker, 1948), La Belle que voilà (Jean-Paul le Chanois), où il embrasse à l'écran Michèle Morgan...

    On le voit aussi dans Le Passe-muraille avec Bourvil, La Nuit est mon royaume (Georges Lacombe), La Meilleur part (Yves Allégret). En 1958, il co-écrit avec André Cayatte le scénario du Miroir à deux faces où joueront Bourvil et Michèle Morgan qui deviendra sa compagne.

    La première réalisation de Gérard Oury est La Main chaude (1959), qui sera suivit par La Menace (1960) ; si ces deux films sont des échecs, le troisième, Le Crime ne paie pas (1962), avec Michèle Morgan et Louis de Funès, est un succès.

    C'est De Funès qui donnera à Oury ce conseil : "(...) tu es un auteur comique, et tu ne parviendra à l'exprimer vraiment que lorsque tu aura admis cette vérité-là." Le réalisateur suit ce conseil et prépare une comédie : Le Corniaud...

    Le Corniaud avec Bourvil et de Funès est son premier triomphe ( 12 million de spectateurs), suivit par  La Grande Vadrouille, avec les mêmes acteurs principaux ; les deux films seront scénarisés par André et Georges Tabet, mais pour cette "vadrouille", Oury s'adjoint également les services d'une jeune scénariste, sa propre fille, Danièle Thompson. Celle-ci co-signera presque tout les films de son père.

    Gérard Oury deviendra le réalisateur de comédies populaires qui attirent les spectateurs : Le Cerveau, avec Jean-Paul Belmondo, Bourvil, David Niven et Eli Wallach, dans une histoire inspirée par le "casse" du train Glasgow-Londres, La Folie des grandeurs, adaptation sur le mode comique de Ruy Blas de Victor Hugo, avant que le réalisateur ne s'attaque par l'humour au racisme et à l'antisémitisme avec Les Aventures de Rabbi Jacob.

    Gérard OuryAprès avoir renoncé à réaliser Le Crocodile (Louis de Funès, présentit pour le rôle principal, souffrant de problèmes de santé), Oury se tourne alors vers un autre comique aimé des français, Pierre Richard, à qui il adjoint Victor Lanoux pour La Carapate, "road movie" avant la lettre où un avocat est prit en otage par son client, un homme accusé injustement de meurtre. Malgré le succès du film, il engrange moins d'entrées que les précèdents films, marquant là un début de désafection.

    Il y a tout de même toujours des films populaires, et souvent inspirés de l'actualité : ainsi, Le Coup du parapluie est tourné avec Pierre Richard suite à l'affaire des "Parapluies bulgares" ; si Lévy et Golitah est dans la même veine que Rabbi Jacob, le traitement est moins interessant. Quant à Vanille-Fraise, d'après l'affaire du "Rainbow Warrior", c'est une comédie poussive et ennuyeuse.

    les années 90 et 2000 voient baisser la "côte" de Gérard Oury, dépassé il est vrai par de nouveaux réalisateurs et un nouveau style d'humour. La Soif de l'or (1993) avec le navrant Christian Clavier tentant de jouer comme de Funès, Fantôme avec chauffeur (1995), comédie sympathique mais qui manque de rythme malgré les "pointures" que sont Philippe Noiret et Gérard Jugnot, et son ultime film, Le Schpountz, remake où Smaïn reprend le rôle tenu par Fernandel pour une comédie qui n'a pas l'allant de son modèle.

    Mais Gérard Oury a de quoi se réjouir, tout de même : Gérard Ouryil reçoit un César d'honneur pour sa carrière en 1993,  est élu à l'Académie des beaux-arts le 11 mars 1998, il a écrit deux autobiographies, Mémoire d'éléphant (1989) et Ma grande vadrouille (2001), et enfin, il est élevé en 2002 au rang de Grand officier de l'Ordre national du Mérite par Jacques Chirac.

    Celui qui a fait rire la France entière avec ses comédies ayant un fond de gravité, qui a toujours dit de Chaplin et Lubitch qu'ils fûrent ses "maîtres", s'éteint dans sa maison de Saint-Tropez le 20 juillet 2006 à l'âge de 87 ans.

     

    « Louise ou Catherine ?Patience, les amis ! »

  • Commentaires

    1
    Kinskiklaus
    Lundi 9 Septembre 2013 à 11:57

    Pour ma part, je considère LA CARAPATE comme son dernier chef d'oeuvre d'humour. Les suivants, pour certains sont très bien mais plus on avance dans sa carrière, plus il tombe dans la facilité.

    2
    Lundi 9 Septembre 2013 à 12:10

    C'est vrai, la dernière partie de la carrière de G. Oury est décevante. Il faut dire aussi qu'il n'y a plus d'acteurs comiques français de la "trempe" de Bourvil ou de Funès.

    3
    Burt
    Lundi 9 Septembre 2013 à 23:44

    Kinskiklaus, de mon côté je trouve que"L'As des as", réalisé quelques années après "La Carapate"(très drôle),  est le dernier grand film de Gérard Oury.

    4
    DANIEL.
    Mardi 10 Septembre 2013 à 18:20

    Burt m a précédé sur ce que j allais écrire...Le remake du "Schpountz" est une véritable catastrophe dont peu de réalisateurs auraient pu se remettre par contre j ai bien aimé 'Fantome avec chauffeur",un film gentil agréable a suivre.

    5
    Mardi 10 Septembre 2013 à 21:16

    Un auteur réalisateur qui globalement a ravi nos franchouillards moments de cinéma et nous a bien fait rire, c'est beaucoup.

    6
    Kinskiklaus
    Mardi 10 Septembre 2013 à 23:42

    Au final, son plus gros ratage n'est-il pas LA VENGEANCE DU SERPENT A PLUME? Avec le potentiel créatif de Coluche, on peut dire qu'il a raté un sacré coche.

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