Un Russe au Far West

Personne ne sait exactement où ni quand Juli Borisovitch Bryner est né. lui-même, devenu Yul Brynner, se fît un plaisir de brouiller les pistes : né le 11 juillet 1920 à Vladivostok ou le 15 juillet 1915 sur l'île de Sakhaline, ses origines sont assurément slaves...

Grandissant en Chine puis arrivant à Paris avec sa mère, le jeune Juli fréquente les intellectuels comme Jean Cocteau et mène une vie de bohème en jouant de la guitare dans les boîtes de nuit, puis en devenant trapeziste au Cirque d'Hiver. Suite à une grâve chute, il est contraint de changer de carrière : il entre comme machiniste dans la troupe théatrale de Sacha Pitoëff.

En 1941, il part aux USA étudier le théatre et commence à se produire à Broadway, d'abord sous le nom de Youl Bryner, puis avec son patronyme définitif. Dans le même temps, il obtient son premier (petit) rôle au cinéma dans La Brigade des Stupéfiants.

Dès 1951, il créer sur scène le rôle du Roi de Siam dans la comédie musicale Le Roi et Moi qui le rendra célébre et qu'il reprendra dans le film éponyme réalisé en 1956 par Walter Lang. C'est pour ce rôle que Yul Brynner se rase le crâne. Il gardera ce look original durant toute la durée de sa carrière...

Spécialiste des films "bibliques" (Les 10 Commandements- 1956, Salomon et la Reine de Saba- 1959), il tourne son premier western en 1960 Les 7 Mercenaires. Ce ne sera d'ailleurs pas sa spécialité, étant assurément plus à l'aise dans l'aventure "costumée" (Taras Bulba- 1962, Les Rois du Soleil- 1963).

Il tourne néanmoins Le Mercenaire de Minuit (1964), le Retour des 7 (1966), "suite" au film de Sturges, mais réalisé par Burt Kennedy, et Pancho Villa (1968).

Dans le film de SF Mondwest (1973) de Michael Chrichton, il reprend son costume de "Chris" des 7 Mercenaires.

Dans les années 80, souffrant d'un cancer, il tourne dans des courts-métrages contre les méfaits du tabac et se livre dans un entretien pour la TV américaine où, amaigri, il prononce la phrase : "Maintenant que je suis mort, je vous le dit : ne fumez pas."

La maladie l'emporte le 10 octobre 1985, le même jour qu'Orson Welles, et ses cendres reposent dans un monastère français.

Pour l'anecdote, il fût le parrain de Charlotte Gainsbourg...