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Ray Harryhausen
Un gorille géant, des cyclopes, des squelettes guerriers, Méduse, etc.
Né le 29 juin 1920 à Los Angeles, c'est en voyant King Kong à l'âge de 13 ans que le jeune Ray Harryhausen se passionne pour les trucages du grand Willis O'Brien ; dès lors, il réalise ses premiers films mettant en scène des animaux préhistoriques, comme Cave Bear ou Evolution of the world. Il a la chance de présenter ses oeuvres à O'Brien lui-même qui l'encourage à étudier l'art dramatique, la photographie et la sculpture pour affiner son art.
En 1941, le jeune Harryhausen est engagé par George Pal sur la série des Puppetoon, avant de faire son service militaire dans l'unité de Frank Capra au sein de l'Army Signal Corp. La guerre terminée, il crée une série d'animation inspirée des Contes de la Mère l'Oye, qui sera diffusée dans les écoles.
C'est en 1947 que son "maître" Willis O'Brien l'engage comme assistant sur Monsieur Joe, où Harryhausen se voit confier l'animation du gorille géant.
En 1953, il signe les effets spéciaux sur Le Monstre des temps perdus d'Eugène Lourié qui sera son premier succès personnel. Deux ans plus tard, il rencontre le producteur Charles S. Schneer avec qui il collaborera pendant 25 ans, les deux hommes participant ensemble sur 15 films, dont 12 réalisés par Harryhausen.
Cette collaboration commence avec Le Monstre vient de la mer, puis Ray étend ses compétence en effets speciaux avec Les Soucoupes volantes attaquent (Fred F. Sears - 1956). Harryhausen et Schneer installent leurs studios à Londres afin de profiter des décors naturels européens, principalement dans la péninsule ibérique, où Ray travaille avec soin sur la lumière et la photographie de ses oeuvres.
C'est ainsi que naquit Le Septième voyage de Sinbad, premier film en couleur bénéficiant du procédé de dynamation, soit le mélange d'animation image par image avec les prises de vues réelles. Ray Harryhausen n'a bien sûr pas inventé le procédé (déjà utilisé par George Meliès !), mais il le rend plus "réaliste" en travaillant avec minutie sur les systèmes de "caches" et en jouant sur la luminosité de la scène. Pour parachever ce qui deviendra un grand succès, la musique est composée par Bernard Herman, le compositeur attitré d'Hitchckock.
Devant le succès du film, Ray Harryhausen et Charles Schneer poursuivent leur collaboration avec Jason et les Argonautes (1963), Les premiers hommes dans la Lune (1964), La Vallée de Gwangi (1969) et les deux derniers opus de la série de Sinbad : Le Voyage fantastique de Sinbad (74) et Sinbad et l'oeil du tigre (77).
Mais l'arrivée de nouveaux concepts d'effets spéciaux, comme l'animatronic ou l'informatique, va sonner le glas de la dynamation. Ray Harryhausen va terminer sa carrière avec Le Choc des Titans (1981), avant d'apparaître dans des films comme Le Flic de Berverly Hill dans le rôle d'un patron de bar, ou dans le remake de Monsieur Joe, Mon ami Joe (1998), où il est l'un des invités lors d'une scène de reception. Il sera également consultant "honorifique" (sic !) dans le premier Jurassic Park.
Son nom est néanmoins souvent cité en référence par les spécialistes actuels des FX et deux clins d'oeil lui sont décernés dans des longs-métrage d'animation : Ainsi, dans Monstre et Cie, le réstaurant où dînent nos héros s'appelle Harryhausen, et dans Les Noces funèbre, son nom apparaît sur un piano ; à noter aussi que dans La Momie (1999), la scène du combat avec les squelettes est un hommage direct à la scène similaire de Jason et les Argonautes.
Décédé le 7 mai 2013 à Londres, Ray Harryhausen fût le dernier pionnier du cinéma fantastique d'avant le numérique.
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