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Pour une poignée de dollars (1965)
Brouillon...
Un mysterieux étranger (Clint Eastwood) arrive dans la ville de San Miguel, sous la domination de deux familles antagonistes. Il sera la mèche qui mettra le feu aux poudres.
Pour une poignée de dollars est le premier succès de Sergio Leone. Si j'ai attendu d'avoir chroniqué les "suites" de ce film, Pour quelques dollars de plus et Le Bon, la brute et le truand, c'est que ce western a mis du temps pour me plaire.
La toute première fois que je l'ai vu, je l'ai trouvé brouillon, sans charme, avec un héros qui m'a déstabilisée par son opportunisme. Aujourd'hui, je dirai ceci : Oui, il manque de classe, ce film, il est un peu lourd dans sa narration, son personnage principal est à peine esquissé, mais on sent qu'il a un passé, qu'il ressent de la compation, de l'empathie ; je reste dans l'expectative, mais il ne fait aucun doute qu'il y a dans Pour une poignée de dollars les détails de tous les succès futurs du réalisateur : l'humour noir, le personnage sans attache, sans nom, qui ne semble exister que pour son implication dans l'action, le "vilain" qui n'hésite pas à torturer et parfois tuer des femmes ou des vieillards, l'ultime duel interminable mais fascinant...
Je dirais même que ce film introduit déjà dans la mythologie Leoniene (et par ricochet, Eastwoodienne) le thème du mort qui revient à la vie. Ce thème n'est pas nouveau dans le western, mais il semble que Leone travaille déjà l'idée qu'il sublimera dans Il était une fois dans l'Ouest.
Pour une poignée de dollars, c'est un brouillon, oui, mais quel brouillon !
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Commentaires
C'est courageux d'attaquer de front en le nommant "brouillon" un western novateur qui fit les délices de beaucoup d'amoureux du western à sa sortie et pendant des années...je ne le vois pas ainsi, mais après tout, Val, n'est ce pas " la fille qui n'hésite pas à bousculer les poncifs"?( Et c'est pour ça qu'on l'aime.)
Malgré ces remarques détaillées, expliquées, recevables, j'ai toujours plalsir à revoir ce film et bon, oui, l'Indio "pourait " tirer dans la tête du héros mais s'il ne le fait c'est à cause du cirque qu'il a tenu avant, où il insistait lourdement pour "viser au coeur" et ça, Leone l'a finement intégré puisque,par orgueil,son méchant ne peut qu'agir ainsi, à la grande satisfaction de l'homme sans nom qui SAIT qu'il agira ainsi et lui donnera tout loisir de le tuer.
Moi, je dirais que ce film est effectivement un brouillon, mais seulement au regard de ceux qui ont suivi ! S'il avait été le seul du genre à avoir été tourné par son réalisateur, alors quel gâchis de talent ! Pourquoi diable s'arrêter là ?
J'ai toujours plaisir à le revoir et je distingue chacun de ces films sans même les relier, ni pour les acteurs, le réalisateur, je les aime juste pour le travail qu'il y a avant et pendant.
Brouillon ou pas, je le trouve plus réussi que son remake, "Dernier recours" avec Bruce Willis.
Et puis comme disais Tom Hanks dans "Castaway", des millions de fans ne peuvent pas se tromper !
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Bonne approche de cette oeuvre VAL. Et quand on y pense, son titre français aurait du être: "Il était une fois la révolution du western". Une chose me fait toujours sourire, voire éclater de rire dans cette bobine, il s'agit du duel final. A chaque vision, j'ai envie de hurler au méchant: "Mais cesse de viser le coeur, t'es c.. ou quoi, vise la tête"!