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Plein soleil (1963)
Alain et Maurice sont dans un bateau...
Tom Ripley (Alain Delon) est engagé par un homme d'affaire pour qu'il lui ramène son fils Philippe (Maurice Ronet), jeune oisif qui est parti prendre du bon temps en Italie...
Je ne ferais pas l'affront de raconter Plein soleil, l'un des classiques du cinéma français. J'ai plutôt envie de parler de l'impression que m'a donné cette fuite en avant d'un jeune loup arriviste qui tuera pour mener la belle vie, puis sera conduit, pour cacher son premier meurtre, à en commettre un second. Alors que Ripley est un assassin intelligent, méticuleux, pensant avoir commis le crime parfait, il fait l'erreur de rester en Italie, lié à Marge (Marie Laforêt), compagne de Philippe. Ripley aime-t-il Marge ? Ne veux t-il en fin de compte que vivre la vie de sa victime ? Ou bien...
Une scène, au début du film, est troublante : Ripley revêt les habits de Philippe, puis, devant un miroir, imite le jeune homme. Bien sûr, il s'adresse à Marge. Mais est-ce bien elle qu'il a envie de séduire ?
Jeu de regards fascinant : les yeux turquoise de Delon se heurtent d'abord au regard méprisant de Ronet, puis à la disparition de celui-ci, à celui, éperdu d'inquiétude, de Marie Laforêt. Ensuite, il y a tous ces employés d'hôtels, les policiers, les yeux des amis que Ripley doit soutenir sans tricher et sans perdre son sang-froid. Car comme tous les assassins, le héros a peur d'être démasqué, mis à nu par un regard plus perspicace que les autres.
La fin, d'une simplicité apparente, est implacable : c'est en voulant se débarrasser du dernier lien qui le retiens au crime -le bateau- que Ripley va tout perdre.
Plein soleil est l'une des plus belles réussites de René Clément.
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Commentaires
Une belle réussite, mais tout de même issue du roman formidable de Patricia Highsmith sans qui ce chef d'oeuvre n'existerait pas...