• Mireille Balin (1909-1968)

    Le douloureux destin d'une "vamp" du cinéma français.

    Mireille Balin (1909-1968)Née Blanche Balin le 20 juillet 1909 à Monte-Carlo, elle fréquente un pensionnat de Marseille, étudie le piano et pratique l'équitation. Plus tard, son père journaliste installe sa famille à Paris.

    Blanche travaille d'abord comme vendeuse, puis trouve un emploi de secrétaire chez le couturier Jean Patou avant d'en devenir le mannequin-vedette. Elle aurait débuté à l'écran dans Vive la classe ! de Maurice Cammage en 1932, mais le film a été perdu depuis et aucune note de production ne fait mention de la jeune Blanche (ou Mireille) dans la distribution.

    C'est dans la version française de la trilogie Don Quichotte réalisée par G.W. Pabst que Mireille Balin fait donc ses débuts officiels au cinéma. À la même époque, elle fréquente le boxeur Young Perez.

    Après avoir tourné dans Le Sexe faible de Robert Siodmak, Adieu les beaux jours d'André Beucler et Johannes Meyer et Vive la compagnie de Claude Moulins, tout trois sortis en 1933, elle est la vedette du film On a trouvé une femme nue de Léo Jouannon, dans le rôle d'une future mariée.

    Elle est ensuite une épouse bafouée dans Marie des angoisses de Michel Bernheim puis une femme entretenue dans Le Roman d'un spahi du même réalisateur.

    Mireille Balin (1909-1968)Dans Adieu les beaux jours, Mireille Balin a croisé Jean Gabin. En 1936, elle a une liaison avec l'acteur et partage l'affiche avec lui dans Pépé le Moko de Julien Duvivier puis dans Geule d'amour de Jean Gremillon, deux films qui contribueront à l'accession au vedettariat de Gabin.

    Mais Mireille Balin a déjà un autre amour, Tino Rossi, avec qui elle tourne Naples au baiser de feu (1937) d'Augusto Gemino, aux côtés de Michel Simon et Viviane Romance. Ce film connaitra un grand succès et Mireille devient une actrice aimée des français.

    Fin 1937 elle signe un contrat avec la M.G.M. et tente une carrière hollywoodienne avec Tino Rossi, mais un conflit avec les producteurs américains les contraint tout deux à rentrer en France.

    Elle tourne ensuite Terre de feu de Marcel L'Herbier, Menaces d'Edmond T. Gréville, Macao, l'enfer du jeu de Jean Delannoy. Nous sommes alors en 1940 et Mireille Balin va faire des choix artistiques et amoureux qui auront une grave influence sur son destin : après sa rupture d'avec Tino Rossi, elle va avoir une liaison avec un officier de la Wermacht, Birl Desbok, et tourner dans le film pro-franquiste Les Cadets de l'Alcazar (1940).

    Mireille Balin (1909-1968)Durant l'Occupation, l'actrice continue de tourner, notamment dans L'Assassin a peur la nuit de Jean Delannoy et Dernier Atout de Jacques Becker. Mais en 1944, le vent tourne...

    Mireille Balin et son compagnon vont tenter de fuir vers l'Italie, mais ils sont interceptés par des F.F.I. Battue, violée, l'actrice sera emprisonnée à Nice. Nul ne sait ce qu'il est advenu de Birl Desbok, sans doute fut-il fusillé par la Resistance. Transférée à Fresne, Mireille est jugée pour faits de collaboration, on lui reproche bien sûr sa liaison amoureuse mais aussi sa participation au film Les Cadets de l'Alcazar.

    Elle est libérée en 1945, mais sa carrière est irrémédiablement brisée. Ses anciens amis lui tournent le dos, le public la boude. Après La Dernière chevauchée de Léon Matho, elle se retire sur la Côte d'Azur et tombe dans l'oubli.

    Malade, alcoolique et ruinée, elle rentre à Paris en 1957 où elle est prise en charge par l'association "La Roue tourne", qui vient en aide aux artistes dans le besoin.  Elle meurt le 9 novembre 1968 à Clichy-La-Garenne dans la pauvreté et l'anonymat. C'est l'association qui lui paie ses obsèques, et seul Jean Delannoy sera présent à ses funérailles.

    Depuis, les historiens Pierre Milza et Marc Ferro ont travaillé à réhabiliter l'image de Mireille Balin. Le réalisateur et acteur Loïc Gantelier prépare un docu-fiction consacré à l'actrice et a écrit une biographie qui sortira en automne prochain.

     

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  • Commentaires

    1
    Samedi 2 Novembre 2019 à 00:02

    Une biographie remarquable vient de sortir sur Mireille Balin, la plus belle femme du cinéma français des années 30 et 40. L'auteur, Loïc Gautelier, a effectué un travail d'investigations approfondis pour restituer la vérité sur cette énigme de notre cinéma. Publié par Les Passagers du Rêve. A lire sans modération.

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