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Les Contrebandiers de Moonfleet
Un film d'aventure flirtant avec le fantastique.
Dans l'Angleterre du 18ème siècle, John Mohume (Jon Whiteley) arrive au village côtier de Moonfleet à la recherche d'un certain Jeremy Fox (Stewart Granger). Ce que ne sait pas le jeune orphelin, c'est que la bourgade est un repaire de contrebandiers dont Fox est le chef.
Jeremy habite à présent l'ancienne propriété des Mohume, et cherche à s'associer avec Lord Ashwood (George Sanders), noble crapule ayant assez de pouvoir pour protéger notre héros. Peu de temps après son arrivée, John découvre le moyen de mettre la main sur un diamant caché par un de ses ancêtres.
Les Contrebandiers de Moonfleet de Fritz Lang est un film d'aventures, violent et flirtant avec le fantastique, montrant un gamin optimiste et confiant dans un monde d'adultes menteurs, tricheurs, voleurs et dépravés. Dès sa première appariton, Fox est présenté comme un personnage égoïste et dur. Pourtant, on apprend dans le dialogue qu'il est revenu du bout du monde pour squatter la demeure des Mohum, souvenir sans doute de son seul et unique amour, la mère de John. Je me demande d'ailleurs si l'enfant n'est pas son fils.
Le fantastique s'invite dans ce film dès les premières images : un cimetière la nuit, une statue effrayante, une main sortant d'une tombe... La violence est présente aussi bien physiquement - un pendu - que dans le dialogue, où les brigands décident d'assassiner le jeune héros qui a découvert la cachette du butin.
Autour de Granger, de Sanders et du jeune Whiteley, Joan Greenwood en "Lady" égocentrique et matérialiste, Viveca Lindford en amante réaliste, et parmi les contrebandiers, on reconnait Jack Elam qui fait hélas "tapisserie".
Les scènes d'action sont inoubliables : un duel épée/halebarde, une fusillade sur une plage, une descente dans un puits... Mais Lang favorise la psychologie du personnage principal, qui s'humanise au contact de l'enfant au point de finir le film en véritable héros désintéressé et sacrificiel.
Les Contrebandiers de Moonfleet est souvent présenté comme l'un des chefs-d'oeuvres de Fritz Lang. Je ne peux que surenchérir sur cette affirmation : c'est un film formidable.
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