Oncle Tom à la Maison Blanche 

Mon avis : mitigée

Assis dans l'antichambre du "Bureau oval", Cecil Gaines (Forest Whitaker), attendant d'être reçu par Barack Obama, se remémore sa vie, son parcours de majordome au sein de la Maison Blanche, et le long combat de la communauté Noire aux États-Unis.

Le Majordome de Lee Daniel est inspiré de l'histoire vraie d'Eugene Allen qui a servi 8 présidents. Si l'évocation des combats pour l'égalité des droits est bien rendue, l'inertie du personnage principal a de quoi irriter parfois : s'il est tenu de se comporter comme s'il "n'était pas dans la pièce" lors des discussions entre les présidents et leurs staffs, il semble être aussi neutre une fois rentré chez lui : pas de récrimination, pas de critique de ses "patrons".

À tort ou à raison, Forest Whitaker m'a semblé avoir une attitude à la "Oncle Tom", béni-oui-oui des blancs. Son opposition se focalise sur son fils Louis (David Oyelowo), à qui il reproche de vouloir faire changer les choses.

Aux côtés de Whitaker, Oprah Winfrey interprète l'épouse délaissée et alcoolique, rôle auquel on a du mal à s'attacher.

Parmi les stars qui ont accepté de jouer presque gratuitement (le film eu du mal à trouver un financement), John Cusack en Richard Nixon au bout du rouleau, Robin Williams en Dwight Eisenhower et James Masden en John F. Kennedy singulièrement ternes. Reste Alan Rickman en Ronald Reagan déjà "à l'Ouest" et, surprise, Jane Fonda - ex passionaria "gauchiste" - en... Nancy Reagan ! On entr'apperçois aussi Mariah Carey et Lenny Kravitz dans des rôles à peine esquissés (n'étant pas "branchée" sur leur musique, j'avoue ne pas les avoir reconnus : la première joue le rôle de la mère du héros, le second est un activiste).

Le Majordome n'est pas un mauvais film. Il donne aux jeunes générations des pistes pour mieux comprendre les enjeux d'un combat qui s'avérait nécessaire ; dommage que le personnage principal soit si conformiste et semble si peu impliqué dans l'Histoire.