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La Grande évasion (1963)
Mc Queen devient star, Bronson n'apprécie pas...Mais gagne un lot de consolation : Jill...
Un des plus célèbres films de guerre, des acteurs sympathiques, une musique au diapason...La Grande évasion est l'adaptation d'un livre relatant des faits réels : l'évasion spéctaculaire de prisonniers d'un stalag pendant la Seconde Guerre Mondiale.
Réalisé par John Sturges, ce film fait se côtoyer des acteurs britanniques, américains et allemands avec un sens du dramatique et de l'humour bien dosés. Côté Anglais, nous avons Richard Attenborough, Donald Pleasance et David McCallum entre autres. Les Américains se nomment Steve Mc Queen, Charles Bronson, James Coburn (dans le rôle d'un Australien). Parmis les militaires allemands, l'excellent Hannes Messemer.
Si le réalisateur prends des libertés avec la réalité des faits (l'assassinat par la Gestapo des 50 prisonniers s'est déroulé differement), le plus grand changement est dû à Steve Mc Queen lui-même, qui a tenu à avoir son "instant de bravoure" : la tentative du passage de barbelés à moto. Cette scène est devenue emblématique du film, ainsi que de notre acteur casse-cou, même si, paradoxalement, il fût doublé par un ami cascadeur.
Ce qui est interessant dans La Grande évasion, c'est le scènario ingénieux qui fait se mouvoir plusieurs acteurs en nous les rendant attachants par leur caractéristiques (Mc Queen et son gant de baseball, Garner qui chaparde tout ce qu'il trouve...). C'est ainsi que l'on peut apprécier les scènes comiques, comme le démontage des lits ou la fabrication de l'alcool de patate, en sachant que la seconde partie sera plus sombre : l'évasion elle-même est un condensé de scènes dramatiques (Bronson coincé dans le tunnel lors de la coupure de courant) tout en ménagant quelques passages humoristiques (l'énorme valise de Coburn).
Ce film fait irresistiblement penser à ce chef-d'oeuvre qu'est La Grande Illusion de Jean Renoir, ne serait-ce que par la relation privilégiée entre le commandant du camp et Bartlett. Ce "code d'honneur" qui lie deux généraux ennemis, l'un geolier et l'autre prisonnier, est moins marqué que dans le film de Renoir, tant le contexte des deux films est différent. Mais il y a, c'est indéniable, des points communs entre ces deux films.
Charles Bronson joue Danny Velinski, un pilote Polonais ayant quitté son pays après l'invasion allemande et qui est devenu un "roi des tunnels" au fil de ses passages dans les camps allemands. Malheureusement, Velinski souffre de claustrophobie, et craque lors de l'évasion. C'est son ami Willie (John Leyton) qui réussira tant bien que mal à le ramener à la raison. C'est l'un de ses rôles les plus célèbres, du genre de ceux qui le feront connaître et apprécié du publique.
La Grande évasion permettra au jeune David Mc Callum de trouver sa place à la TV américaine où, de The man from U.N.C.L.E jusqu'à N.C.I.S, il a acquis une grande célèbrité. Je ne parlerais pas de la rencontre Charles Bronson-Jill Ireland, alors mariée à Mc Callum : c'est une histoire archi-connue, et je ne suis pas une grande fan des "secrets d'alcove".
A noter une petite "facilité de tournage" : Steve Mc Queen utilise dans sa fameuse scène une moto "triumph" qui ne sera mise sur le marché que dans les années 50, mais qui, plus rapide et légère que les deux roues des annés 40, permettra la célébre cascade. A noter également un anachronisme, lorsque James Coburn, arrivé en France, s'installe à la terrasse du café, il lit ouvertement "Libération", qui était à l'époque un journal clandestin.
Tout comme Les 7 mercenaires, La Grande évasion fût parodiée dans un DA : Chicken run, contant les tentatives d'évasion de poules déstinées à finir en tourtes...
Bref, La Grande évasion, un film connu et aimé de tous, un classique, quoi !
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Commentaires
Donc, ce n'est pas une erreur à proprement parler, plutôt un anachronsime voulu ! Je vais rectifier. Merci, Daniel.
Je ne résiste pas à citer un extrait du livre/dvd de Wild Side consacré à "The outfit" (Echec à l'organisation) de John Flynn. Il était assistant sur "La grande évasion" et il a un jour déclaré à l'auteur du livre :
"De John Sturges, j'ai appris la simplicité. Il savait toujours où placer la caméra, ce qui n'était pas évident, vu que souvent on avait pas de scénario. une flopée de scénaristes se relayaient, on les faisait venir à Munich tous les quinze jours, c'était assez désordre, et pas simple pour un assistant. Mais je garde des souvenirs incroyables de cette époque, d'un Hollywood qui n'existe plus (...) Et pour moi, passer du temps avec desn types comme Steve McQueen, James Coburn... James Gardner avait un poker chez lui chaque semaine. Et aussi les anglais, Donald Pleasence, Richard Attenborough... J'ai vu des trucs insensés sur le tournage de "The great escape". J'ai vu Charles Bronson piquer la femme de David Mc Callum, Jill Ireland, sous les yeux de celui-ci, qui jouait les hôtes parfaits ! Pour moi, c'était un apprentissage sans prix, de côtoyer tous ces fichus caractères."
4DANIELVendredi 27 Février 2015 à 21:15John Sturges devait etre un homme d une diplomatie et d une patience rare pour supporter tous ces " énergumènes" ! Sur un site on trouve une photo de Charles Bronson et Steve McQueen sortant ensemble de l aéroport de Munich , souriants , et fins prets pour entamer le tournage de " La grande évasion". Que la fete commence ..
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Le fait que McQueen utilise une Triumph(la mythique TR6 pour les connaisseurs)n est pas une erreur,l acteur et sa doubure (Bud Ekins que l on voit aussi dans une cascade moto dans "Bullitt")l ont spécialement maquillée en alliage léger de façon a etre plus rapide que les motos allemandes vues dans le film et ainsi elle ressemble vraiment a une moto de l époque,peinture comprise et évidemment facilite le saut final grace a sa légèreté ce qui,bien entendu,aurait été impossible avec un deux roues de l armée allemande:la magie du cinéma!!