Le bon douanier contre les méchants passeurs...

Jeb Maynard (Charles Bronson) dirige le poste frontière de La Mesa en Californie. Alors que son équipe est submergée par un brusque afflux d'immigrés clandestins, son meilleur ami Scooter Jackson (A. Wilford Brimley) est assassiné par un passeur ; Maynar va mener l'enquête et découvrir un énorme réseau dirigé par de gros bonnets de la région.

Chicanos, chasseurs de têtes, outre d'avoir un titre français débile, offre un emploi assez inhabituel à notre ami Bronson. Même s'il cherche à venger la mort de son ami, c'est surtout le profond dégoût que lui inspire ce moderne traffic d'esclaves qui motive Maynard : le film montre les "chicanos" traités comme de la vulgaire marchandise, du betail pouvant rapporter gros à ceux qui tirent les ficelles de ce juteux commerce. Avoir confié le rôle d'un douanier à un fils d'immigré n'est pas anodin : Bronson y montre une humanité et une compassion qui transparaît dans son jeu comme toujours minéral.

Néanmoins, ce film n'est pas une grande réussite, loin de là : si Bruno Kirby tire son épingle du jeu en interprêtant une jeune recrue venue de New York qui découvre la misère humaine des travailleurs clandestins, les autres acteurs autour de Charlie sont de simples silhouettes à peine esquissées, et le le passeur assassin, Hotchkiss (Ed Harris), s'il est effectivement inquiètant, n'est pas assez charismatique pour faire le poids. Les "vrais" méchants, les grosses huiles, sont trop caricaturales, pas assez menaçantes.

Pour résumer, Chicanos, chasseurs de têtes (en anglais Borderline), réalisé par Jerold Freedman, n'est pas un grand Bronson.