Charles, Claudia, Henry, Jason...

Sergio Leone était un conteur. Un grand enfant qui rendait hommage dans ses oeuvres aux films et aux héros de sa jeunesse, sans alourdir ses propos.

Il était une fois dans l'Ouest est son chef-d'oeuvre finement ciselé, où tout est symbole, et plus particulièrement les personnages principaux.

Chacun représente une facette du western : Franck (Henry Fonda), tueur immonde et froid, est la sauvagerie de l'Ouest ; Cheyenne (Jason Robards), le bandit sympathique au regard blasé, représente le "bandit d'honneur", dans la lignée de Jesse James. Morton (Gabriele Ferzetti), patron de la compagnie de chemin de fer, est la personnification du progrès, qui avance inéxorablement dans l'Ouest sauvage, écrasant tout sur son passage. Jill (Claudia Cardinale), l'ex-prostituée devenue pionnière, est la figure double de la femme dans les westerns, et sa dernière scène est un symbole fort du caractère immuable de ces pionniers : quoi qu'il arrive, on continue de regarder vers l'avenir.

Reste le dernier personnage, et non des moindres : Harmonica (Charles Bronson), est l'élèment déclencheur de presque tout les westerns : la vengeance.  Presque tous les héros du genre se lancent dans l'aventure pour retrouver et punir l'assassin de sa femme, son frère, son meilleur ami...

On reconnaît les chefs-d'oeuvre à ce qu'on les redécouvre  à chaque fois qu'on les voit. Il était une fois dans l'Ouest est un chef-d'Oeuvre.