• Georges Méliès (1861- 1938)

    Le précurseur.

    Georges MélièsNé Marie Georges Jean Méliès le 8 décembre 1861 dans le 3ème arrondissement de Paris, il est le fils d'un fabricant de chaussures de luxe. Il fait son service militaire à Blois et à cette occasion aurait fait de fréquentes visites à Robert Houdin, le fameux illusioniste, mais ce fait est sujet à caution.

    Méliès souhaite devenir peintre, mais son père, après l'avoir fait travailler dans son usine, l'envoie un an à Londres pour parfaire son anglais ; il y travaille comme vendeur dans un magasin de confection mais y apprend également la magie auprès d'un célèbre prestidigitateur, David Devant.

    De retour à Paris en 1885, il épouse Eugénie Gemin et entame une carrière de magicien dans des brasseries et au musée Grévin, tout en étant journaliste et caricaturiste (sous le nom de Géo Smile) dans La Griffe, journal satirique dont son cousin est le rédacteur en chef.

    En 1888, Georges revend à son frère ses parts de la société paternelle afin de racheter le théâtre de Robert Houdin où il monte des spectacles de "grandes illusions", agrémentés de projections de photographies peintes sur verre qui connaissent un vif succès.

    En 1881, il créer l'Académie de prestidigitation, qui deviendra en 1904 la Chambre syndicale de la prestidigitation pour protéger les magiciens ambulants, assimilés par la police aux romainmichels. Il en sera le président pendant une trentaine d'années.

    Le 28 décembre 1895, Georges Méliès est invité à la première séance de projection des films des frères Lumière à Paris, au Salon Indien du Grand Café ; comprenant tout de suite le potentiel d'une telle invention, il tente d'en acheter les brevets, mais les frères refusent.

    Méliès achète alors le procédé de l'Isolatograph des frères Isola, ainsi que du projecteur théâtrograph de son ami Robert William Paul. Précurseur, il fonde sa propre société de production, la Star Film, et dès le 5 avril 1896, il projette dans son théâtre des oeuvres "inspirées" de celles des Lumière.

    Georges MélièsTrès vite, il cherche à tourner des fictions plutôt que des scènes de la vie quotidienne, afin de se démarquer de ses prédecesseurs. La légende veut qu'un jour, alors qu'il filmait un omnibus, la manivelle de sa caméra se soit bloqué quelques instants ; peu après, visionnant le résultat, Méliès aurait vu dans cette rupture de rythme de tournage un effet qui ne manquerait pas d'étonner les spectateurs.

    C'est ainsi qu'il devint l'un des pionniers du cinéma, et le tout premier de ses "magiciens".

    Précurseur là encore, il fonde le tout premier studio de cinéma Français, dans la propriété familliale de Montreuil-sous-bois où il emploi comme acteurs aussi bien des artistes de music-hall, des danseuses du Châtelet que ses proches, n'hésitant pas à jouer lui-même !

    Il agrémente ses films de décors peints, et il invente même le "docu-fiction" en mettant en scènes l'actualité, faute de pouvoir se déplacer pour filmer sur place, comme c'est le cas pour le couronnement d'Édouard VII d'Angleterre qu'il recrée de toutes pièces.

    Entre 1896 et 1914, Georges Méliès réalise égalementGeorges Méliès près de 600 "voyages à travers l'impossibles" qui sont autant de films fantastiques, le plus célèbre d'entre eux étant évidement Le Voyage dans la lune, inspiré par un autre "créateur de rêves" français, Jules Verne.

    Très vite, les films de la Star Film sont des succès, et des petits malins piratent éhontément les bobines, jusqu'aux États-Unis, où Méliès envoie son frère Gaston afin de créer une succursale à sa maison de production pour contrer les falsificateurs.

    De son propre aveux, Georges Méliès n'est pas un homme d'affaires ; il va ainsi perdre beaucoup d'argent en autorisant la firme Edison à exploiter les copies du Voyage dans la lune ; il va également se ruiner pour ses deux studios de Montreuil. En 1911, il laisse Pathé devenir distributeur exclusif de la Star Film, et en 1914, alors que la première Guerre mondiale commence, il est obligé de fermer son théâtre, transformant ses studios en salles de spectacle. C'est aussi pendant cette période sombre qu'il perd sa femme.

    En 1923, criblé de dettes, Méliès revend la Star Film à Pathé, et quitte Montreuil après avoir, dans un moment de colère, brûlé une grande partie de ses films, l'autre partie ayant été détruite pendant la guerre pour récuperer l'argent des pellicules ou pour fabriquer les talonettes des chaussures des "poilus"... Ironie du sort, se sont les copies pirates qui seront utilisées par la suite pour sauver son oeuvre.

    En 1925, Georges Méliès épouse une de ses anciennes actrices, Jeanne d'Alcy, qui tient un magasin de jouets dans la gare Montparnasse. C'est dans cette boutique qu'un jour de 1929, le journaliste Léon Druhot, rédacteur en chef de la revue Ciné-journal, le retrouve et l'interview ; l'ancien magicien suscite l'engouement des suréalistes, et il obtient la Légion d'Honneur le 22 octobre 1931.

    En 1932, Georges Méliès est placé au Château d'Orly, une maison de retraite gérée par la Mutuelle du cinéma, et s'éteint le 21 janvier 1938. Il repose aujourd'hui au cimetière du Père-Lachaise..

    Les studios de Montreuil furent détruits à la fin des années 40, l'ancienne propriété des Méliès abrite un atelier de création artistique depuis 1986.

    Dans les années 60, un cinéma "Georges-Méliès" ouvrit à Montreuil ; classé Art et Essai, il est doté de 3 salles pour un total de 495 places. Il sera très bientôt remplacé par une plus grande structure de 6 salles située en face de la mairie.

     

    Ci-dessous, le lien vers le site officiel dédié à Georges Méliès.

    http://www.melies.eu/index.html

     

    Les photos de ce post sont légendées ! Mettez le curseur dessus pour lire le texte.

     

      

      

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  • Commentaires

    1
    Kinskiklaus
    Vendredi 20 Septembre 2013 à 03:15

    Méliès... Mon premier poème lui fut dédié il y a bien longtemps. Scorsese lui a rendu un hommage ultime dans le suberbe HUGO CABRET (j'ai eu la chance d'assister au tournage en aout 2010 non loin du Panthéon (pour ceux qui connaissent)

    2
    Vendredi 20 Septembre 2013 à 20:34

    Ton premier poème lui fut dédié ? : tu es décidément bien fracassé ; c'est formidable :-) Hugo Cabret est un excellent film.


    J'ai eu la chance de voir une formidable séance piano/bonimenteur par les descendants de Méliès à la cinémathèque française.

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