Je ne connais rien au cinéma... mais j'en parles quand même
Par Anachronique Val
Samedi 29 août 2003. En convalescence chez ma soeur suite à un grave problème de santé, je me plonge dans le "Ciné-Télé-Revue", qui, à l'époque, était mon magazine préféré.
Un entrefilet fait bondir mon coeur déjà mal en point : "Charles Bronson dans un état critique"...J'apprends ainsi que mon acteur favori, déjà atteint de la maladie d'Ahlzeimer, vient d'être hospitalisé, et que sa famille l'entoure pour ce qui semble être la dernière fois.
Je comprends alors que mon enfance et mon adolescence s'éloignent de plus en plus ; bien entendu, je me doutais bien que "Charlie B", comme je l'avais surnommé, n'était pas éternel. Il était déjà âgé de près de 60 ans quand je me suis interessée à lui au début des années 80, et souvent, lorsque j'apprenais la disparition de l'un de ses "collègues", j'avais une pensée inquiète pour lui, rien que de plus normal.
En lisant cet article, je me suis fais alors cette reflexion qui peut sembler attroce : "Au moins, il va partir, et ne souffrira plus". Car quel crève-coeur de l'imaginer diminué psychologiquement, incapable de se souvenir de la joie qu'il avait procuré à des millions de fans de par le monde, et surtout causant le chagrin de sa famille. Heureusement, je n'avais pas à l'époque eu la tristesse de voir sa dernière photo, découverte sur le Net il y a quelques mois.
Par une cruelle ironie du sort, le lendemain matin, alors que je paressais dans mon lit, ma soeur qui préparait le petit déjeuner avait allumé la radio, et la voix du speaker RTL annonça "L'acteur américain Charles Bronson est décédé..." Je suis restée quelques minutes entre la tristesse et le soulagement, avant de me lever. Ce que j'ai fais ce jour là ? Qu'importe ! Je ne me souviens que des infos, l'annonce de la mort d'un acteur qui en son temps déplaçait les foules expédiée en trois minutes, quelques phrases, et des extraits de films ; j'ai consacré les semaines suivantes à la recherche de tous les journaux et magazines, comme à l'époque où un nouveau film de Charlie sortait au ciné.
Je n'ai pas porté le deuil ostensiblement ; j'étais une "fan absolue", mais pas du genre à me lamenter. De plus, j'avais déjà connu des pertes bien plus douloureuses dans ma vie ; ma peine était à l'interieur de moi. Je l'ai exorcisée en utilisant ce que j'aimais le plus : l'écriture. J'ai acheté un cahier sur lequel j'ai commencé une lettre à Charlie B. Cette lettre n'est pas terminée, et c'est tant mieux. Car ma passion irraisonnée et irraisonnable ne peux s'achever.
Cela fait donc dix ans que Charles Bronson a disparu, du moins physiquement, car ses films sont toujours là, et de par le monde, des fans continuent de le vénérer. Tout comme moi...
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