• Un singe en hiver (1962)

    "Nuit de Chine, nuit câline, nuit d'amour..."

    Un singe en hiverAlbert Quentin (Jean Gabin), ancien alcoolique, voit débarquer dans son hôtel normand Gabriel Fouquet (Jean-Paul Belmondo), publicitaire malheureux : séparé de sa compagne, il vient voir sa fille Marie, scolarisée dans la pension du village.

    Dès son arrivée, Fouquet se met à boire dans le café voisin de l'hôtel de Quentin. Celui-ci, reconnaissant dans son client celui qu'il fut jadis, est à deux doigts de retomber dans son travers, sous le regard de sa femme Suzanne (Suzanne Flon)...

    Un singe en hiver est un film doux-amer. Derrière le bordel organisé par nos deux héros, on sent le poids de la solitude de l'un, de l'ennui de l'autre. Les deux hommes se reconnaissent malgré la différence d'âge, il y a une filiation dans les rêves d'ailleurs, l'impression d'une vie qui est partie à vau-l'eau, le besoin peut-être de marquer les esprits par un baroud d'honneur avant de retomber dans le morne train-train du quotidien.

    GUn singe en hiverabin et Belmondo sont sur la même longueur d'onde, ils se renvoient la balle et nous gratifient d'un de ces duos cinématographiques inoubliables. Après avoir vu ce film, je me suis demandé pourquoi ils n'ont pas renouvelé l'expérience : ne se sont-ils pas entendu sur le tournage ? Ont-ils eu peur, l'un et l'autre, de se faire enfermer dans une série de "singe en hiver" ? Ou tout simplement, était-ce juste un film tourné comme un état de grâce entre l'icône de la "Nouvelle Vague" et le "Patriarche" du cinéma français ?

    Autour d'eux, Henri Verneuil a réunit des acteurs Un singe en hiversensationnels dans des rôles à leurs mesures : Suzanne Flon, Paul  Frankeur,  Noêl Roquevert, alias "Landru", qui tient le bazar du village et va accompagner nos deux loustics dans leurs délire pyrotechniques.

    Un singe en hiver, un film qui parle tout simplement d'amitié. Longtemps après le visionnage, nous avons encore à l'oreille les voix de Gabin et Bébel se gargarisant des dialogues de Michel Audiard sur une trame d'Antoine Blondin.

     

    Un singe en hiver

    « MatildaNoël Roquevert (1892- 1973) »

  • Commentaires

    1
    FJWalk
    Mardi 11 Février 2014 à 09:10
    Il fallait du culot et une bonne dose d’inconscience à Eddy Mitchell et Franck Testot pour reprendre les rôles au théâtre...
    2
    DANIEL.
    Mardi 11 Février 2014 à 09:46

    ...ou un bon chèque

    3
    Mardi 11 Février 2014 à 10:55

    Vraiment un très beau film qui, sous des dehors assez marrants, parle des destinées, des rêves perdus, de la vie réelle et sa médiocrité envers celle dont on rêvait, un thème émouvant et fédérateur touchant un très large public car ne dit on pas que mêmes ceux qui ont tout aux yeux des autres peuvent aussi être malheureux? Voila le coeur ce dont nous parlons à longueur de rubriques en discutant du cinéma Français: s'il a été capable de nous offrir ces magnifiques acteurs pourquoi ne peut il faire de même auourd'hui? Ce n'est pourtant pas pour une question de cachets puisqu'il parait qu'ils sont très élevés...

    4
    Mardi 11 Février 2014 à 11:07

    Je pense qu'il n'y a plus de scénaristes et dialoguistes dignes de ce nom, et que les réalisateurs sont devenu des "publicitaires" au service des produits commerciaux que sont les acteurs.

    En ce moment, on nous "gave" avec la promo du film Les 3 frères 2... Autant j'adore Les Inconnus, autant cette pub continuelle me rend suspicieuse quant à la qualité de "l'oeuvre"...

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    5
    FJWalk
    Mardi 11 Février 2014 à 11:49
    Je pense qu’il y a des scénaristes dignes de ce nom et sans doute des réalisateurs... Mais à force de se faire diriger, brimer, émasculer par les producteurs au service des chaînes de télé, ils n’ont qu’une marge de manoeuvre étroite. Ou alors ils sont condamnés aux « films de genre » à budget minuscule que personne ne va voir et qui ne sortent même pas en DVD ou si peu.
    Je persiste à penser que le fond du problème vient du manque de vraies stars : regardez par qui sont « remplacés » Belmondo et Gabin au théâtre ! Et les Maïween, Karin Viard, Joeystar, Canet, Cotillard, Lanvin... Lequel pourrait inspirer un auteur ?
    6
    DANIEL.
    Mardi 11 Février 2014 à 16:55

    Je suis du meme avis que FJ Walk..Il y a de bons scénaristes et réalisateurs en France. En cachette ils doivent se mordre les doigts de ne plus avoir d acteurs charismatiques a diriger alors ils  vénèrent la liste de FJ ( je retirerais quand meme Lanvin par nostalgie ) .Je serais curieux de connaitre l avis de Belmondo sur la reprise du "Singe en hiver" mais comme il est d un naturel gentil il ne dira pas de mal après bien sur avoir consommé en alcool le double de son personnage du chef d œuvre de Henri Verneuil..Faut pas pousser  ...Le saké qui faisait briller les yeux bleus de Gabin comme les remous du Yang Tsé Kiang ( fleuve bleu en français) ne peut etre que verdatre  dans ceux de Mitchell.

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